A quelques jours de la sortie en salles du film de Vincent Lapize, retour sur l’histoire de production du film et entretien express avec Colette Quesson qui inaugure une nouvelle activité, la distribution, au sein de sa société A Perte de Vue.

 

Dans un précédent article nous vous livrions un portrait de Colette Quesson productrice chez A Perte de Vue avec un focus sur l’une de ses récentes productions, Le dernier Continent de Vincent Lapize.

 

Colette Quesson s’engage avec cœur sur les projets qu’elle choisit de produire. Les films qu’elle accompagne font état de son intérêt pour « la création, le collectif ». Le Dernier continent en est une belle illustration : revendiqué par son réalisateur, Vincent Lapize, comme étant une « vision subjective de la ZAD  – Zone à défendre – de Notre-Dame-des-Landes et de ses habitants », le film dresse le portrait d’une communauté perméable et mouvante et prend acte, depuis ses premiers frémissements, d’un collectif qui se forme autour d’un événement, d’une conscience neuve qu’il faut bien appeler politique, et qui dépasse ce qu’il commence par dénoncer, ne s’interrompant pas à une militance circonstanciée.
Les membres du comité de lecture des Pays de la Loire qui devaient donner un avis pour un soutien au développement de ce projet ne s’y seront pas trompés, qui avaient émis en 2013 un avis favorable à l’unanimité. « Mais la Région Pays de la Loire, qui participe au financement du projet d’aéroport, n’a jamais donné suite à la demande d’aide, sans doute parce que le film choisissait un tournage du point de vue des zadistes. Le comité d’experts avait alors démissionné. La Région Bretagne a participé ensuite au financement du projet. »
À Perte de Vue a rejoint le projet en mars 2013, quand le film était encore en développement. « Je connaissais Romain Lardot de Réel Factory, coproducteur du film, et nous avions le désir de travailler ensemble. J’aime le partage que suppose la coproduction, même si ça peut être compliqué. Dans ce cas, tout s’est bien passé, avec beaucoup de complémentarité, d’échanges et de confiance. Le film est au final très proche de son écriture initiale, ce qui est un peu étonnant après deux années de tournage, 60 heures de rushes, 20 heures d’entretiens sonores. Et aussi un parcours de réalisation et de production qui devait faire avec une perpétuelle incertitude sur l’avenir de la zone… », raconte Colette Quesson.
« Le film a été monté à Mellionnec par Marie-Pomme Carteret dont l’expérience et l’engagement ont été déterminants. La post-production sonore a été assurée à Carhaix par Frédéric Hamelin, qui était aussi l’un des membres démissionnaires de la commission des Pays de la Loire. Toute l’équipe de coproduction s’est ensuite attelée à l’animation d’une campagne de crowdfunding sur la plateforme Ulule. La collecte récemment aboutie va nous permettre de financer une partie de  la sortie du film. »
Soutenu par quatre télévisions locales (TVR, Tébéo, TébéSud et Télénantes) qui ont diffusé au mois de mars la version de 52’ intitulée La Zone À Défendre, version raccourcie « avec intelligence » par Grégory Nieuviarts, le film sera projeté dans quelques festivals avant d’être distribué dans les salles à partir d’octobre… par les producteurs eux-mêmes. Il sera proposé en sous-titrage pour sourd et malentendants.
Trois avant-premières ont eu lieu cette semaine qui « ont reçu un très bon accueil ». « 120 personnes sont venues voir le film au Ciné Manivel de Redon, zone où le public est très sensible à la question de la construction de l’aéroport. 165 spectateurs étaient présents à Poitiers, dans le cadre du Festival Raisons d’agir, où le débat a fait l’objet de réactions très pointues de la part de sociologues. Et il y a aussi eu une projection géniale à l’Université populaire du Haut-Fay à Héric, un lieu qui jouxte la ZAD. Ce qui a été très important ces jours-ci, c’est d’avoir pu montrer le film aux opposants de la ZAD, et de comprendre qu’ils accueillaient la vision de Vincent Lapize ! »

 

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Le dernier continent sort en salles mercredi 11 novembre. Entretien express avec Colette Quesson à quelques jours de cette sortie :
« C’est un pari pour la société qui finance une bonne part des coûts d’édition. Nous n’avons pas d’aide à la distribution, faute d’éligibilité (1). La campagne de Crowdfunding sur Ulule a permis de réunir 8 500 euros, c’est formidable mais ça ne couvre bien évidemment pas tous les frais. L’équipe d’A Perte de Vue est très mobilisée et s’est ré-organisée pour devenir distributrice, en coopération étroite avec Réel Factory à Poitiers. Pour compenser nos moyens de promotion très limités, nous nous appuyons sur les réseaux, réseaux sociaux bien sûr sous la houlette de notre community manager, et plus largement les réseaux militants, ceux de la ZAD, mais aussi écolos. Ils peuvent être relais et prescripteurs un peu partout sur le territoire. Et notamment auprès des exploitants. Les pré-visionnages ont été très encourageants, les salles qui ont vu le film l’ont beaucoup aimé et cela se ressent dans le planning de sortie nationale qui se remplit de manière assez conséquente !
Nous travaillons avec un programmateur Free Lance, Jean-Jacques Rue, programmateur de l’Utopia Saint Ouen l’Aumône, qui s’engage sur peu de films, uniquement sur des coups de cœur, et une attachée de presse, Annie Maurette. Ce qui nous réunit ? La façon dont nous percevons le film et dont nous en parlons. Le dernier continent est un film de cinéma, profondément politique, avec une dimension poétique et une humanité très fortes. »

A vos agendas !

Propos recueillis par Elodie Sonnefraud

(1) Pour solliciter une aide sélective à la distribution, il faut avoir une activité régulière de distribution c’est-à-dire avoir déjà sorti 3 films dans les 2 ans précédant la demande ou avoir l’intention de distribuer 2 autres films en plus de la demande dans l’année qui suit.

En Une, un des visuels du film créé par Lucie Castel


La revue de presse 

 

⊕ Prenez note des différentes projections ou programmations dans les salles près de chez vous :

 

Dans les 10 jours précédents la sortie nationale, le public chanceux de quelques villes pourra découvrir le film en avant-première et en présence du réalisateur, et de quelques-uns des protagonistes du film :

  • Carhaix : le 01 novembre, à 17h, au Cinéma Le grand bleu
  • 
Gourin : le 02 novembre, à 20h,au Cinéma de Gourin
  • 
Vannes : le 03 novembre, à 18h à l’IUT
  • 
Questembert : le 4 novembre, à 20h15 et le 8 novembre, à 15h, à IRIS Cinema

  • Saint Brieuc : le 05 novembre, à 20h30, au Cinéma le Club 6
  • La Turballe : le 06 novembre, à 20h45, au Cinéma Atlantic
  • Belle-Ile-en-Mer : le 07 novembre au Cinema Le Rex, Le Palais, Belle-Île
  • Pouliguen : le 08 novembre au Cinéma Pax Le Pouliguen
  • Nozay : le 09 novembre à 20h30, au Cinéma Le Nozek
  • St Nazaire : le 10 novembre, à 20h30, au cinéma Jacques Tati

La tournée d’avant-premières en Bretagne  est organisée en partenariat avec Daoulagad Breizh, Cinécran – Rencontres du Cinéma Européen et Double Vue, dans le cadre du Mois du Film Documentaire.

En programmation quotidienne ou semi-programmation :

  • Nantes : Cinéma Le Concorde (Séance quotidienne à partir du 11 novembre. Première en présence du réalisateur le 11 novembre à 20h45
  • Paris : Espace Saint Michel (Séance quotidienne à partir du 11 novembre). Première en présence de zadistes et de la productrice le 11 novembre à 19h50
  • Rennes : Ciné-TNB ou Arvor (Séance quotidienne à partir du 11 novembre)
  • Montpellier : Utopia Ste Bernadette (Séance quotidienne à partir du 12 novembre) Rencontre avec le réalisateur le 12 novembre à 20h30
  • Orléans : Cinéma Les Carmes (Séance quotidienne à partir du 11 novembre) Rencontre avec le réalisateur le 17 novembre à 19h30
  • Toulouse : Cinéma Utopia Centre (Séance quotidienne à partir du 7 décembre) Rencontre dans le cadre de l’Université Populaire le 7 décembre.
  • Bordeaux : Cinéma UTOPIA Bordeaux (Séance quotidienne à partir du 8 décembre) Rencontre avec le réalisateur du film le 8 décembre
  • Poitiers : TAP Cinéma (plusieurs séances / semaine à partir du 9 décembre) Première en présence du réalisateur le 9 décembre.
  • Marseille : Cinéma les Variétés (plusieurs séances / semaine) Première en présence du réalisateur le 6 janvier à 19h30
.
  • Avignon : Utopia Avignon (plusieurs séances / semaine) Première en présence du réalisateur le 7 janvier.

Et aussi en séance unique en présence du réalisateur ou de zadistes à :

  • Hémonstoir : le 14 novembre, à la Médiathèque CAC Sud, en présence de zadistes
  • Chatelaudren : le 29 novembre, Les Petits échos de la mode, en présence de zadistes
  • Villeneuve d’Asq : le 30 novembre, au Kino Ciné, en présence du réalisateur
  • Saint Gaudens : le 6 décembre, au Cinéma Le Régent, en présence du réalisateur
  • Saint-Ouen l’Aumone : le 15 décembre, au Cinéma Utopia, en présence du réalisateur
  • Port de Bouc : le 7 janvier au Ciné Méliès, en présence du réalisateur

Toutes les dates sur le site du film.

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