Après une première vie professionnelle dans la publicité à Nouméa, puis aux Communautés Européennes à Bruxelles en tant que chargé de projets, Shad Reis se consacre à sa passion : le jeu d’acteur.
En décembre 2024, il est élu Co-Président de Films en Bretagne.
À cette occasion, nous lui avons posé nos traditionnelles 3 questions…
3 QUESTIONS À SHAD REIS
Films en Bretagne :
Tu as une première vie professionnelle : tes premiers rôles n’étaient ainsi pas en tant qu’acteur. Quels ont été tes premiers « rôles professionnels » ? Comment en es-tu arrivé à te consacrer à ta passion ?
Shad Reis :
Après plein de « petits boulots » et un passage dans la publicité, j’ai été chargé de projets au Communautés Européennes à Bruxelles, un univers qui ne me plaisait pas particulièrement. Et puis un jour, j’ai simplement décidé de faire ce qui me plaisait. Voilà comment je suis devenu saltimbanque à 34 ans.
Films en Bretagne :
Depuis que tu t’es consacré à ta passion – le jeu d’acteur -, quels ont été les « grands moments » de ton parcours? Comment vois-tu et abordes-tu le « jeu d’acteur » ?
Shad Reis :
J’ai commencé à jouer au théâtre. Je crois que la première entrée en scène est le premier grand moment.Tout d’un coup, on « sent » la salle, son énergie, son humeur aussi, l’immensité d’un espace qu’il faut occuper, et ne pas se laisser écraser. Ce premier grand moment s’est traduit par un trou magistral. D’autres grands moments ont suivi car chaque nouveau projet est porteur de son grand moment. Le « grand moment » à l’écran reste encore à venir, mais pour un comédien en région c’est plus compliqué.
Je vois le jeu d’acteur comme un miroir pour les spectateurs. Il est important qu’on puisse se dire : qu’est-ce que j’aurais fait si c’était moi ?
J’essaie d’aborder les rôles par ce qu’il peut y avoir de contradictoire dans un personnage, car nous sommes tous contradictoires. C’est la clé pour entrer, c’est là que se trouve son humanité, et la notre. Les personnages unidirectionnels et monolithiques n’intéressent personne. Nous allons au cinéma et au théâtre pour voir se jouer l’éternelle question du choix … et de ses conséquences.
Films en Bretagne :
Comment es-tu arrivé au sein de la « Maison Films en Bretagne » et, aujourd’hui en tant que Co-président, comment vois-tu ton engagement ?
Shad Reis :
En arrivant en Bretagne il y a deux ans, j’ai cherché à me rapprocher de mes pairs. C’est à Films en Bretagne que je les ai trouvés. Cependant, nous sommes fragiles car nous nous trouvons tout en bout d’une chaîne qui commence avec un auteur ou une autrice, et dont nous ne maîtrisons aucun maillon. Et pourtant, rien ne se fait sans nous. Sans acteurs, sans actrices, sans ce que l’on nomme pudiquement les « petits rôles » il n’y a pas de fictions. Notre seule force est notre qualité de jeu.
Il y a en Bretagne un vivier de talents qui n’est pas assez visible. En tant que Co-président, je souhaite concourir à développer les outils indispensables aux interprètes pour gagner en visibilité et en pratique. Notamment en s’entraînant régulièrement devant la caméra car l’attractivité globale de la région dépend aussi de l’image reflétée par les professionnels locaux. Plus nous serons performants et visibles, plus les productions seront incitées à recruter localement.
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Propos recueillis par Antoine Lareyre pour Films en Bretagne, janvier 2025.