Olivier Calonnec : Co-président de Films en Bretagne


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Après avoir été notamment à la direction du cinéma Le Zola de Villeurbanne, Olivier Calonnec est, depuis 2021, le directeur de l’association Cinécran à Vannes.

En décembre 2024, il est élu Co-Président de Films en Bretagne.

À cette occasion, nous lui avons posé nos traditionnelles 3 questions…


3 QUESTIONS À OLIVIER CALONNEC

Films en Bretagne :

En 2022, nous avions fait ta connaissance à travers ton parcours et ta prise de fonction à la direction de Cinécran. Quelques années plus tard, peux-tu nous éclairer sur les projets et envies qui animent toute cette belle équipe ?

Olivier Calonnec :

Ce qui nous anime, c’est avant tout l’idée que le cinéma ne se cantonne pas aux seuls films, que le cinéma permet la rencontre entre les habitant·es d’un territoire, et aussi une rencontre avec soi-même parfois. A partir de là, tout est imaginable. Nous faisons collectivement en sorte de contribuer à l’animation du pays de Vannes, à l’origine peu associé à la culture. Et pourtant, il se passe de plus en plus de choses ici, nous tâchons d’accompagner et d’impulser ces nouvelles dynamiques partenariales pour enrichir l’offre culturelle et stimuler un esprit de diversité. Notre ligne de conduite, c’est un peu “c’était possible, alors ils l’ont fait”. A titre d’exemple, les 4 salarié·es de Cinécran (et près de 500 adhérent·es) vont investir le tiers-lieu culturel La Traverse cette année, un grand bâtiment dans lequel nous pourrons expérimenter une nouvelle forme de diffusion du cinéma, avec des projections hybrides, des rencontres (toujours !), des soirées ludiques, réflexives, joyeuses, etc. Un terrain de jeux formidable complémentaire d’une salle de cinéma, et impliquant pleinement les habitant·es, ce qui est un vrai plus. Nous poursuivrons bien sûr dans le même temps nos engagements habituels dans l’EAC, les Rencontres du Cinéma Européen, le Mois du Doc, etc.


Films en Bretagne :

Afin de mieux répondre aux enjeux locaux, de renforcer les synergies entre les acteurs associatifs et de favoriser l’émergence de projets collaboratifs, vous avez choisi de fédérer vos actions à Vannes. Peux-tu nous présenter STER, cette initiative culturelle et coopérative ?

Olivier Calonnec :

Oui, et même plus largement dans le pays de Vannes, ce qui fait pas mal de communes impliquées. En 2023, nous avons fait le constat que les acteurs culturels du territoire pouvaient travailler ponctuellement ensemble sans vraiment se connaître, avec ce sentiment que la vie culturelle n’était pas nourrie par ce sentiment de faire-ensemble. La douzaine d’acteurs culturels qui constituent STER sont animés par cette envie, et vient de recruter une personne pour renforcer le lien nouveau qui nous unit. Le principe est de mutualiser des idées, des tips, de faire culture ensemble en collaborant sur des projets, de se prêter du matériel, de se prêter main forte ou d’identifier des ressources que chacune de nos structures peut mettre en commun. L’interdisciplinarité permet cela, il n’y a pas de concurrence entre nous, petites et grandes structures se parlent simplement, se découvrent et s’enrichissent mutuellement. C’est extrêmement stimulant, et cela laisse entrevoir des modes de résistance partagés, collectifs et concrets face aux soubresauts qui s’annoncent.


Films en Bretagne :

Comment es-tu arrivé au sein de la « Maison Films en Bretagne » et, aujourd’hui en tant que Co-président, comment vois-tu ton engagement ?

Olivier Calonnec :

Je dirais que Films en Bretagne est arrivé à moi, puisque c’est Franck Vialle qui est venu à ma rencontre, et je lui en suis très reconnaissant ! J’ai vite compris que cette belle maison abritait une multitude de personnes et de structures souhaitant réunir leurs forces pour mieux se connaître et collaborer. Mon implication aujourd’hui est poussée par cette même envie de partage. La structure traverse une période difficile, mais je suis confiant, car je vois l’énergie déployée par les salarié·es et les membres du CA, celle des adhérent·es pour inverser la perspective et retrouver de l’allant. En tant que co-président, je ne me vois pas autrement que comme un maillon d’une longue chaîne. Il y a des choses à structurer autrement, à clarifier, il faut être à l’écoute de tout le monde sans jamais perdre cet esprit solidaire de Films en Bretagne. Les bases sont là, à nous, les 4 co-président·es et le CA d’en prendre soin et d’agir pas à pas, en posant des enjeux et en tâchant de faire face dans un contexte social, culturel et sociétal difficile. C’est à nous de fédérer notre filière, et si possible de continuer à inspirer nos confrères et consoeurs des autres régions, qui scrutent à la loupe ce que les 400 adhérent·es de Films en Bretagne mettent en oeuvre pour faire vivre le cinéma dans un esprit collaboratif et une envie commune de faire comprendre l’importance de nos métiers au sein de la société. Je suis persuadé qu’il faut avant tout garder la tête sur les épaules, insuffler calme et dynamisme à la fois. Il faudra du courage et de la confiance.

Propos recueillis par Julie Huguel pour Films en Bretagne, janvier 2025.