Le 24 février sort en salles « Une nouvelle ère glaciaire » de Darielle Tillon. Après trois courts remarqués (« Joyeux anniversaire » en 2000, « À la vitesse d’un cheval au galop » en 2002 et « La ligne » en 2005), la réalisatrice qui vit à Rennes signe un premier long-métrage intriguant.

Deux frères y tiennent le snack-bar d’un camping déserté jusqu’au jour où l’un des deux disparaît…
Dix ans, entre ton premier court et ton premier long. As-tu trouvé ça… long ?
Chacun fait son film à son rythme. Personnellement, je fais un film à peu près tous les trois ans, et ce n’est pas si mal. Il faut beaucoup de temps pour faire un film, pour l’écrire, pour le financer, pour le tourner. Ce rythme me correspond assez bien.
Tes deux derniers films duraient respectivement 45 et 58 mn. As-tu senti un cap à franchir en passant au long-métrage ?
C’est une suite logique car je n’ai pas vraiment changé ma façon de travailler. Nous tournions avec une équipe réduite à l’extrême et un petit budget, ce qui veut dire un film fait à l’énergie… comme un court mais en plus long. Ce qui change radicalement c’est le temps. Cinq semaines de tournage, dix semaines de montage et un an et demi pour que le film sorte en salle. C’est la même énergie, mais qui doit s’étaler sur une période beaucoup plus longue sans pour autant se diluer.
Quel est le sujet du film ?
Tout est parti d’un village bas-normand, Le Rozel, que je connais par coeur pour y être allé pendant plusieurs années en vacances. Je suis originaire de Saint-Malo, mais je ne connais pas en Bretagne de lieu aussi désolé. Le film est séparé en deux parties distinctes et s’articule autour d’une tension entre deux décors opposés, le premier tellement connu que l’ennui n’est jamais loin et le second tellement étranger que tous les repères volent en éclats. C’est cette tension, cette violence du départ qui est le sujet du film. Nous avons tourné en Bulgarie pendant deux semaines et demie, avec un interprète. Nous étions en décalage permanent, en adéquation avec les personnages de mon histoire.
D’où vient ce titre… très intrigant ?
Il vient d’un ancien dialogue qui n’est plus dans le film, où mes personnages parlaient du réchauffement climatique. Je l’ai gardé car il exprime bien ce changement d’espace-temps, ce déplacement vers l’inconnu qui m’intéressait tout particulièrement.
Quelle a été votre stratégie de sortie ?
Le film sort le 24 février prochain sur 6 copies France. C’est peu, mais ce genre de film a de toute façon besoin d’un travail sur la longueur et d’un bouche-à-oreille. Je vais accompagner autant que possible le film en salle car, même si ce n’est pas la partie où je suis le plus à l’aise, les rencontres avec le public sont toujours intéressantes.
Quels sont tes projets ?
Je viens de finaliser l’écriture d’un deuxième long-métrage, La montagne, et je commence à chercher un producteur. Je termine également un autre projet tourné en Bulgarie qui n’est ni un documentaire ni une fiction et pas vraiment non plus un film expérimental.
Propos recueillis par Frédéric Le Gall
> Le film est programmé tous les jours à 17H30 au Ciné TNB à Rennes, à partir du mercredi 24 février

Une nouvelle ère glaciaire / 101 mn / 2009
avec Melaine Lebreton, Mickaël Rebouilleau, Marthe Sébille et Anna Picco
Réalisé par Darielle Tillon
Ecrit par Darielle Tillon et Guillaume Esterlingot
produit par Mikhaël Hers pour la société Blue Monday Productions en co-production avec JBA Production avec le soutien du CNC (Avance sur recettes), de Cinécinéma, de la Procirep / Angoa-Agicoa, avec l’Aide à la réécriture et à la post-production de Centre Image – Région Centre
Distribution : Blue Monday Distribution
Sélectionné aux festivals Entrevues de Belfort et IndieLisboa
Le site du film : www.unenouvelleereglaciaire-lefilm.com
Pour voir la bande-annonce : http://www.dailymotion.com/video/xbr1ge_une-nouvelle-ere-glaciaire-bande-an_shortfilms