CANDELA PRODUCTIONS : RETOUR SUR « ARVOR DE 2 À 5 » AVANT SA SORTIE EN SALLES


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Marie-Laurence et Franck Delaunay sont producteur·trices au sein de leur société, Candela Productions (Rennes)…

Alors que le film écrit et réalisé par Corentin Doucet et Corentin Massiot « Arvor, de 2 à 5 » sort en salles le 2 novembre prochain grâce à Nextfilms, alors même que nous nous apprêtons à en célébrer la bande son avec Rouge Gorge pendant les Rencontres de Films en Bretagne (le 5 octobre), nous avons souhaité revenir avec son attelage de production sur ce film singulier sur la cinéphilie…

Films en Bretagne : L’Arvor de 2 à 5 est un film pour la télévision qui sort également au cinéma… Un juste retour des choses pourrait-on dire… Parce qu’avant d’être un film sur le déménagement récent de l’Arvor (Rennes), c’est un film sur la cinéphilie. Qu’est-ce que ça veut dire de produire un film sur la cinéphilie aujourd’hui ? Qu’est-ce qui vous a décidé à produire ce film ?

Marie-Laurence et Franck Delaunay : Face aux petits écrans et aux plateformes se pose l’avenir des salles de cinéma. Il n’a échappé à personne que la crise sanitaire est venue encore obscurcir l’horizon avec une réduction du public d’environ 25%. Produire un film sur la cinéphilie aujourd’hui n’a donc rien de surprenant puisqu’il s’agit de questionner un secteur qui est en pleine mutation.
Nous avons choisi de produire ce film parce que l’Arvor compte dans le paysage culturel rennais et bien au-delà. C’est une salle mythique qui fait partie de l’histoire. Ce cinéma a passionné des publics, créé de la cinéphilie, suscité des vocations et nous avons eu la chance d’avoir été voisins pendant trente ans. Et ce n’est pas fini ! Le film parle d’une salle, mais au-delà, il parle de la salle de cinéma en général, de la passion de la projection sur grand écran.


Films en Bretagne :
Le film, et je sais que je m’adresse aux producteurs, soigne tout particulièrement sa forme – image, son, musique (nous proposons d’ailleurs un focus sur le travail de Rouge Gorge pour ce film lors des prochaines Rencontres). Au-delà de la démarche de création dont les réalisateurs et le musiciens pourront allègrement nous entretenir, c’est un engagement de production à tenir… Et vous êtes au rendez-vous dans une économie pas forcément favorable à une démarche de temps long… Pouvez-vous nous parler de ce travail de forme pour ce film, et des moyens mis en oeuvre ?

Marie-Laurence et Franck DelaunayCe film ne reflète absolument pas son économie comme la plupart des films produits en régions. A défaut de budget, il y a de la passion et l’envie de se surpasser pour les personnes qui nous ont fait confiance. Arvor de 2 à 5 est le résultat d’un énorme travail tant sur l’image que sur le montage et la musique. La localisation à Rennes n’imposait pas de déplacement et a permis un tournage sur la durée. Les réalisateurs sont tous deux techniciens pour le cinéma : Corentin Massiot est perchman sur les films de long métrage et s’est aussi formé à l’image. Ses premiers rushs montraient clairement un regard et un point de vue sur ce qu’il filme. Corentin Doucet est un expert du montage, il a une façon de faire très singulière. Ils ont créé un tel climat de confiance avec l’équipe de l’Arvor qu’ils ont obtenu un bureau dans le cinéma ! Cela se révèle sur l’écran. Nous aimons la place de leur caméra : elle est déjà présente quand survient l’action, l’évènement. La crise sanitaire leur a donné du temps et du cerveau disponible pour le montage. Cela a été fondamental pour construire le film. L’équipe de post-production Pierre Bouchon pour l’étalonnage et Corinne Gigon pour le montage se sont investis parce que le film est truffé d’idées, de moments de créations cinématographiques jubilatoires. Les réalisateurs connaissaient le travail de Rouge Gorge, le musicien, et l’ont choisi pour son talent. Leur relation d’amitié a fait le reste.

Films en Bretagne : Je sais que vous teniez à cette sortie salle… Il semble que vous aimez l’idée qu’un film sur la cinéphilie prenne toute sa place sur le grand écran : Qu’attendez-vous de cette sortie ? Comment accompagnerez vous cette sortie ? Qu’avez-vous envie de dire et montrer aux spectateurs ? Qu’attendez-vous d’eux ?

Marie-Laurence et Franck DelaunayNous finançons la majorité de nos productions avec la télévision mais nous faisons toujours en sorte de les projeter sur grand écran. C’était d’autant plus une évidence pour un film sur la cinéphilie !
Les réalisateurs, Corentin Doucet et Corentin Massiot qui sont deux cinéphiles, ne font rien d’autres que de clamer leur passion pour la salle de cinéma. Ce film est une ode au grand écran et donc au cinéma. Quel avenir pour la salle ? Le cinéma met le public en communion avec le film, veut-on perdre cela ? Arvor de 2 à 5 donne des pistes mais ne donne pas de réponses. Candela et Next Films unissent leurs synergies pour permettre au public et aux professionnels de s’emparer du film pour débattre de la situation actuelle.

Entretien épistolaire réalisé par Franck Vialle, directeur de Films en Bretagne le 19 septembre 2022
LE film

Synopsis
2020, l’Arvor, temple du cinéma art et essai à Rennes, vit ses dernières heures dans son emblématique bâtiment à cinq colonnes et son enseigne avec ses néons roses. L’Arvor va intégrer une tour de verre moderne, gare EuroRennes. Le cinéma passe de deux à cinq salles et gagne en liberté de programmation. Le montage financier n’est pas un long fleuve tranquille et des retards s’accumulent sur le chantier mais rien que de l’ordinaire… jusqu’à la survenue de la crise sanitaire qui va encore bouleverser le calendrier… Les réalisateurs ont suivi pendant plus de deux ans l’équipe de l’Arvor. En cinéphiles, ils font de cette chronique une ode à l’art et essai et nous font partager leur amour de la salle comme lieu d’échange, de rencontre et d’expériences extraordinaire et partagée de cinéma sur grand écran.

L’équipe
Producteurs délégués : Marie Laurence Delaunay, Franck Delaunay – Candela Productions • Directeurs de la photographie : Corentin Doucet, Corentin Massiot • Auteur de la musique : Robin Poligné • Mixage : Corinne Gigon • Ingénieurs du son : Corentin Doucet, Corentin Massiot • Montage : Corentin Doucet, Corentin Massiot • Etalonnage : Pierre Bouchon