La 17ème édition des Rencontres de Films en Bretagne s’est tenue du 5 au 6 octobre au Centre des congrès et au cinéma Arletty de Saint-Quay-Portrieux. C’est sous un soleil radieux, et dans un décor naturellement somptueux, que les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel de France, mais aussi de Belgique et d’Italie, se sont retrouvés pour prendre des nouvelles, et en donner. Un rendez-vous entendu et construit comme un point d’étape, où les réflexions collectives se nourrissent des initiatives individuelles pour penser ensemble des projets ambitieux et ancrés dans leur temps. Un rendez-vous pour redire également la volonté collective, des professionnels comme des politiques, de poursuivre dans la voie d’une structuration et d’un développement de la filière, à l’intérieur et au-delà de nos frontières. La journée du jeudi a été marquée par l’intervention du président de la région Bretagne Loïg Chesnais Girard.
L’importance croissante prise par le cinéma et l’audiovisuel dans le paysage breton s’évalue parfois lors de rendez-vous symboliques. En accueillant pour la première fois à Saint-Quay-Portrieux le président de Région en exercice, cent jours après sa prise de fonction, les Rencontres de Films en Bretagne ont pu mesurer l’intérêt porté par celui-ci au développement d’une filière et son souci de jouer collectivement pour que cette ambition s’enracine encore davantage dans le territoire. Les participants ont écouté Loïg Chesnais Girard avec d’autant plus d’intérêt et d’attention qu’il était, avant de prendre la succession de Jean-Yves Le Drian, vice-président en charge de l’économie et que le contexte national de baisse des dotations budgétaires aux collectivités locales et territoriales n’incite pas à la sérénité.
« Au sein de la Région Bretagne, nous avons la conviction que la démocratie et la culture sont à la base du fonctionnement de notre Europe, de la France et de nos territoires. L’économie n’a d’intérêt que si l’on porte attention aux hommes et au vivre ensemble » a introduit Loïg Chesnais Girard, lors de son intervention au cinéma Arletty avant la projection à guichets fermés du film Braguino de Clément Cogitore.
Le président de la Région a mis en avant « la soif de discuter, de se rencontrer » qui constitue le sel des particularités bretonnes en matière culturelle. « Nous voulons que ceux et celles qui créent aient la capacité de le faire le plus sereinement possible en Bretagne. Notre rôle est d’être un facilitateur, de porter ensemble une dynamique en associant les Départements. »
À ses yeux, la filière bretonne du cinéma et de l’audiovisuel est déjà bien reconnue et arrive à un stade de maturité. « On peut constater la présence de toutes les compétences artistiques et techniques, mais aujourd’hui il faut franchir un palier, mettre en place un certain nombres de mesures pour voir plus loin, se faire une place à l’international. Notre culture est notre atout. Elle témoigne d’une certaine idée du vivre ensemble, du partage, du progrès. Notre identité peut être une source d’inspiration… La Bretagne a une ambition, que la filière de la production d’images soit puissante et fertile, qu’elle continue à se développer avec les outils, les lieux et les conditions qui conviennent. Qu’elle soit un territoire où l’on peut venir pour créer et inventer des choses. »
Dans son intervention de Saint-Quay-Portrieux, Loïg Chesnais Girard a particulièrement évoqué « les dispositifs innovants et ambitieux » que la Région veut initier pour aller de l’avant. C’est ce qu’aborde sous son autorité depuis déjà deux ans, le groupe de travail « filière » au sein de Films en Bretagne. Dès sa mise en place, la Région a posé les jalons d’un plan pour l’avenir en associant de manière novatrice les professionnels de l’audiovisuel et du cinéma aux services de la culture, de l’économie, de la formation professionnelle, de la communication et des affaires européennes. Dans ce contexte, le groupe « filières » accompagne la réflexion sur les enjeux de développement à l’échelle internationale. Plusieurs actions concrètes ont vu le jour en 2017. Des dispositifs régionaux d’aide aux entreprises, adaptés au secteur du cinéma et de l’audio-visuel, ont été lancés en février, et en octobre, une mission d’analyse et de diagnostic a été confiée à Matthieu Darras, directeur artistique du Torino Film Lab. Elle vise à mettre noir sur blanc les préconisations d’une stratégie d’action pour que la Bretagne affirme davantage sa place dans un contexte national où d’autres régions, comme les Hauts de France ou la Nouvelle Aquitaine, s’activent également. Ses conclusions seront connues en février 2018 et devraient permettre d’initier de nouvelles dispositions sur le terrain.
Christian Campion
