Le samedi matin, sur France 3 Bretagne, c’est Na petra’ta !


Le cycle de l’eau, les astres ou encore le stop-motion, autant de sujets que Na petra’ta décortique… en breton ! Diffusée chaque samedi matin, la nouvelle émission jeunesse co-produite par JPL Films et France 3 Bretagne se veut éducative et ludique.

À bord de leur étrange vaisseau qui voyage sous les mers, dans les airs et qui parcourt la Bretagne, Erell et Tudu ont réponse à tout. Chaque samedi, sur le décrochage régional de France 3, les deux compères proposent aux jeunes téléspectateurs brittophones de partir à la découverte d’une thématique et d’en élucider ses mystères. Maniant des sujets aussi bien scientifiques, historiques que culturels, ce programme de 22 minutes s’adresse principalement aux 7-12 ans.

« Na petra’ta », littéralement « Quoi donc » est conçu comme un magazine de découverte. Composée de plusieurs plateaux tournés sur fond vert ou en extérieur, l’émission est animée par Azenor Kallag et Tangi Merien alias Erell et Tudu. Contrairement à Mouchig-Dall, le programme qu’elle remplace, Na petra’ta s’inscrit dans une dimension ludo-éducative. « Les enseignants en langue bretonne étaient en manque de matériel pédagogique de qualité, explique Mael Le Guennec, responsable des programmes en langue bretonne au sein de France 3 Bretagne. Les premières émissions ont été conçues en collaboration avec TES, éditeur de contenus en langue bretonne de l’Éducation nationale, et abordent des thématiques issues du programme des CE2- au début du collège. »

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Pour l’épisode de lancement, les deux animateurs se sont donc invités dans les coulisses du stop motion. Un sujet familier pour la société JPL Films, productrice de l’émission, qui au-delà des plateaux avec les animateurs, produit l’intégralité des « rubriques », ces contenus plus récréatifs qui rythment les plateaux. « Il s’agit de productions de flux inédites ou de programmes de stock, précise Jean-François Bigot, producteur chez JPL Films. Elles ont été pensées en cohérence avec la thématique générale de l’émission mais servent de respiration pouvant prendre des formes très variées allant de la série animalière à l’animation en scotch ! » Des rubriques qui empruntent à tous les domaines de connaissance. « Skiantoù sichant est une série scientifique réalisée par Julien Posnic et Pierre Yves Le Du, membre des Petits Débrouillards, complète Agathe Le Falher, assistante de production chez JPL Films. Elle invite les enfants à faire des expériences et transforme la physique-chimie en une matière belle et poétique. Mais nous proposons aussi de la fiction. Avec An Dorioù, Nolwenn Guiziou nous plonge dans l’imaginaire d’un petit enfant qui s’imagine en grand aventurier…»

Une diversité de contenus qui permet aussi d’enrichir le vocabulaire des enfants confrontés ainsi à des registres de langue variés. Car l’apprentissage par immersion, comme il se pratique dans les écoles Diwan, est un principe de Na petra’ta. « Nous avons choisi de ne pas sous-titrer en français», explique Mael Le Guennec qui rappelle que la Bretagne est la seule antenne du réseau France 3 à diffuser un programme jeunesse dans une langue minoritaire. Les producteurs misent aussi sur l’interactivité. «C’est une émission participative : nous demandons aux familles de filmer leur enfant qui pose une question, puis de nous envoyer la vidéo, précise Jean-François Bigot. Au début de chaque épisode, la question est diffusée. L’idée est qu’à terme les sujets soient directement issus des questions de nos jeunes téléspectateurs. »

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Écrite par Vincent Dréano et réalisée par Avel Corre, Na petra’ta est aussi l’occasion de faire émerger de nouveaux talents brittophones. «D’ailleurs, toute l’équipe parle breton» s’exclame Jean-François Bigot. Nous répondons à ce qui constitue notre philosophie de production depuis plus de 20 ans : défendre nos particularités régionales tout en nous ouvrant sur le monde. Nous nous inscrivons dans une mission d’intérêt général. » À ses côtés, Agathe Le Falher approuve : « N’est-ce pas là le but de la télévision publique ? »

Elodie Gabillard