Depuis 2003, le festival Images de Justice propose tous les deux ans une compétition de films documentaires venus du monde entier et soumis au « verdict » d’un jury mixte du monde du cinéma et de la justice : une programmation qui interroge les question de justice par le cinéma documentaire, une programmation qui suscite, nourrit, prolonge et/ou éclaire des débats…
Pour cette édition des 20 ans, rendez-vous du 8 au 14 mai à Rennes avec des projections, des rencontres, des spectacles, des expositions…
L'éditorial de la Directrice artistique du Festival
Il y a 20 ans, Ariel Nathan et Comptoir du Doc faisaient naître Images de Justice. Depuis, le festival met en avant des propositions cinématographiques exigeantes autour d’une matière unique, la Justice, déclinée en autant de rencontres avec des auteurs et leurs visions, et autant de rendez-vous avec des spécialistes du droit et leurs expertises. Ariel Nathan n’est plus là, mais Images de Justice est toujours aussi nécessaire.
Car la Justice a encore besoin d’être traduite, transmise, non comme une force obscure, lourde, contraignante, mais comme une alliée, une arme pour réfléchir le monde et savoir le transformer. Cette double mission que s’est fixé le festival il y a 20 ans résiste donc au temps: nourrir les sens et questionner, militer en s’appuyant avant tout sur l’émotion suscitée par les images du cinéma, pour rendre ainsi plus accessibles les questions thématiques de justice. Alors, à l’opposé du reportage et de l’intérêt des médias pour l’immédiat et le sensationnel, le festival propose une écriture cinématographique singulière, indispensable pour découvrir et réfléchir collectivement la notion de justice. […]
Les 11 films en compétition ont pour point commun de questionner les frontières : ligne de démarcation qui définit le résistant ou le terroriste en Palestine et en Israël ; murs qui fabriquent les migrants et les enferment ; limites qui accompagnent ou contraignent les « addicts » ; barrières qui éloignent des adolescents de leurs parents, qui séparent des «criminels» de la société ; éducateurs entre deux qui supportent et encaissent, ou s’égarent… Une sélection de 12 courts métrages viendra compléter la programmation, parmi lesquels les spectateurs désigneront le prix du Public. […]
Images de Justice forever, et pour ses 20 prochaines années, vous attend pour fêter joyeusement son anniversaire, du 8 au 14 mai, au Parlement de Bretagne, au Théâtre de la Parcheminerie, QG du festival, au 4 bis et au Cinéma Arvor.
Marianne Bressy Directrice artistique du festival
Des films à (re)découvrir
Compétition longs-métrages
Carrousel de Marina Meijer Pays-Bas | 2019 | 67 minutes • production Basalt Film À Rotterdam, un centre a pour mission d’aider les jeunes hommes issus de milieux difficiles à se construire un avenir. Endurcis par leur passé et soutenus par des mentors à la patience inépuisable, ils s’efforcent de trouver un chemin vers la société « normale ». Mardi 9 mai, 14h • Parlement de Bretagne
Chasser les dragons d’Alexandra Kandy Longuet Belgique | 2021 | 59 minutes • production Centre de l’Audiovisuel à Bruxelles Refuge inespéré fait de préfabriqués au cœur d’une cité ardente, la salle de consommation est ouverte chaque jour de l’année. Car il en est de certaines choses qui ne connaissent ni répit, ni repos, ni trépas. On y revient encore et encore, car ici, enfin, on est quelqu’un. Mardi 9 mai, 16h • Parlement de Bretagne
Les chants de l’oublid’Estephan Wagner et Marianne Hougen-Moraga Danemark, Pays-Bas, Chili | 2020 | 90 minutes • production Final Cut For Real Colonia Dignidad est une secte allemande fondée et dirigée au Chili par Paul Schäfer, nazi qui s’est révélé être pédophile. Pendant plus de 40 ans, les 2000 membres de la communauté ont subi et participé à une multitude de sévices et collaboré aux crimes de la dictature de Pinochet. Au fil des témoignages de membres resté·es dans la communauté, et à mesure que la parole se libère, émergent en contrechamp les persistances du phénomène d’emprise. Mardi 9 mai, 20h30 • Parlement de Bretagne
Punksde Maasja Ooms Pays-Bas| 2019 | 92 minutes • production Cerutti Film Quatre jeunes délinquants sont placés dans une ferme isolée de la campagne sous la direction d’une éducatrice, Petra, comme ultime recours à l’enfermement dans un centre de détention pour mineurs. Ils s’occupent de travaux de rénovation, du poulailler, étudient et, surtout, doivent apprendre à vivre ensemble selon des règles précises et à réfléchir à leurs actes, présents et passés. L’arrivée d’une jeune fille accroît les tensions du groupe. Mercredi 10 mai, 20h30 • La Parcheminerie
Pour votre confort et votre sécurité de Frédéric Mainçon France | 2020 | 59 minutes • production Entre2prises Au Palais de Tokyo, centre d’art contemporain parisien, les agents de sécurité surveillent les œuvres, observent, fouillent et filtrent le public. Ils sont pour la plupart issus de l’immigration, Français ou non, originaires de pays d’Afrique. Comment « nous » regardent-ils vivre ? Comment se sentent ils appartenir à ce « nous » ? Jeudi 11 mai, 18h30 • La Parcheminerie
Il n’y aura plus de nuitd’Eléonore Weber France | 2020 | 76 minutes • production Perspective Films La scène se déroule en pleine campagne, dans un paysage montagneux ou sur le toit d’un immeuble. On aperçoit de fines silhouettes, suffisamment distinctes malgré l’éloignement. Parfois, des hommes à l’allure fantomatique se mettent à fuir, on en déduit qu’ils se savent observés. Mais le plus souvent, ceux qui sont visés ignorent qu’ils sont visés, ils n’ont pas repéré d’où venait la menace, aussi ont-ils l’air complètement désorienté. Ces images proviennent d’hélicoptères. Nous sommes en Afghanistan, en Irak, en Syrie… On voit l’intervention en train d’avoir lieu. Celui qui filme est également celui qui tue, ou peut-être est-ce l’inverse. Il n’y aura plus de nuit fait face à ces exercices de cruauté en détournant les vidéos du discours de propagande. Jeudi 11 mai, 20h30 • La Parcheminerie
Frontière Sud de Joseph Gordillo France | 2020 | 73 minutes • production Les Productions du Triton Il fallait s’arrêter là, sur ce minuscule territoire, situé à la frontière sud de l’Europe, qui sépare le continent de l’Afrique : Melilla. Melilla est une enclave espagnole logée sur la côte marocaine, en plein Rif. Un territoire entouré d’un mur métallique qui empêche les hommes venus du Sud d’entrer. Vendredi 12 mai, 14h • La Parcheminerie
Malavoune Tangode Jean-Marc Lacaze France | 2022 | 55 minutes • production Les Films de la caravane À Mayotte, la seule île restée française de l’archipel des Comores, un groupe de jeunes affectionne et élève des chiens. Entre débrouilles et petits larcins, Chef, Flamsy et Mopé s’émancipent d’une société musulmane où leurs compagnons sont considérés comme impurs. Ces relations entre l’homme et l’animal mettent en relief une société mahoraise tiraillée, entre culture comorienne et culture d’État français, dans un territoire où insécurité et abus sociaux se conjuguent à la clandestinité. Du ghetto à la « malavoune », le chien se révèle alors comme la métaphore d’une errance identitaire. Vendredi 12 mai, 16h30 • La Parcheminerie
And I was there d’Eran Paz Israël | 2020 | 64 minutes • production TTV Productions Jeune soldat parachutiste, dans les années 2000, Eran Paz a filmé son unité lors de saisie des maisons palestiniennes, lors des fouilles des familles sous le regard de toutes les générations. Le voyage émotionnel que traverse le réalisateur culmine lorsque dix-huit ans plus tard, il se confronte à son passé et revient là où tout a commencé. Vendredi 12 mai, 18h30 • La Parcheminerie
Léa Tsémel, avocate de Rachel Leah Jones et Philippe Bellaïche Israël, Canada, Suisse | 2019 | 110 minutes • production Home Made Docs Elle a 72 ans. Incontournable, déterminée, obstinée, increvable, elle ne craint ni de dire ce qu’elle pense, ni de se battre pour les causes qui lui tiennent à coeur. Perdre une bataille non plus ne lui fait pas peur. Léa Tsemel, avocate, défend depuis un demi-siècle la cause des Palestiniens. Aux yeux de ses confrères israéliens, elle défend l’indéfendable. Vendredi 12 mai, 20h30 • La Parcheminerie
La Visitade Jorge Leandro Colàs Argentine | 2019 | 71 minutes • production Salamanca Cine Cinq cents femmes et quelques hommes se rendent chaque fin de semaine au village de Sierra Chica afin de rendre visite aux détenus. La prison est entourée de paradors, de bars et de pensions où convergent les histoires des visiteurs, des histoires traversées par la douleur, l’amour et le désir. Samedi 13 mai, 15h30 • La Parcheminerie
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Compétition courts-métrages • Programme 1
mercredi 10 mai, 11h – La Parcheminerie
Tracing Addai d’Esther Niemeier Allemagne | 2018 | 30min • production Filmuniversität Babelsberg Konrad Wolf En 2013, Addai rejoint un groupe salafiste en Syrie. Quelques années plus tard, la mère d’Addai rencontre Ilias, de retour de Syrie.
Maalbeek d’Ismaël Joffroy Chandoutis France | 2020 | 15 min • production Films Grand Huit Rescapée mais amnésique de l’attentat à la station de métro Maalbeek le 22 Mars 2016 à Bruxelles, Sabine cherche l’imagine manquante d’un événement surmédiatisé et dont elle n’a aucun souvenir.
Quebrantos de Koldo Almandoz et Maria Elorza Espagne | 2020 | 7 min • production Txintxua Films Interférences. Silences. Fissures. Deux femmes se parlent. Une radiographie de la violence conjugale.
Just a guyde Shoko Hara Allemagne | 2020 | 15 min | Studio Seufz Trois femmes évoquent les sentiments, le désir et la relation qu’elles entretiennent avec Richard Ramirez, tueur en série et violeur qu’elles contactèrent pendant son incarcération.
Swatted d’Ismaël Joffroy Chandoutis France | 2018 | 21 min | Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains Des joueurs en ligne racontent leurs difficultés à échapper au «swatting», un phénomène de cyberharcèlement qui menace leur vie à chaque partie. Les événements prennent forme à travers des vidéos YouTube issues d’un jeu vidéo.
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Compétition courts-métrages • Programme 2 mercredi 10 mai, 13h30 – La Parcheminerie
Forget me not d’Adela Krizovenska République tchèque | 2019 | 7min • production FAMU International in Prague La destinée d’orphelins, ballotés entre familles d’accueil et institutions en République tchèque.
Song sparrow de Farzaneh Omidvarnia Danemark, Iran | 2020 | 11min Un groupe de réfugiés paie un passeur afin de traverser la frontière dans un camion réfrigéré, entre les carcasses de viande et la température glaciale du camion.
Souvenir Souvenir de Bastien Dubois France | 2020 | 15 min • production Blast Production Pendant dix ans, j’ai prétendu faire parler mon grand-père sur la guerre d’Algérie. Aujourd’hui, je ne suis plus sûr de vouloir entendre ce qu’il a à dire… ni d’avoir envie de faire ce film.
Silence de Saara Hakkarainen Finlande | 2020 | 15 min • production Aalto University Aleksi était adolescent lorsqu’il comprit qu’il était sexuellement attiré par les enfants. Il raconte ce que c’est que de vivre avec ce tabou.
The chimney swiftde Frédéric Schuld Allemagne | 2020 | 5min • production Fabian&Fred Un ramoneur britannique décrit sa routine consistant à forcer de jeunes enfants à devenir des ouvriers. La déclaration du maître devient de plus en plus personnelle, jusqu’à ce que nous comprenions qu’il parle de son propre passé.
Jour des élections de Nereu Afonso Da Silva Brésil | 2018 | 8 min • Autoproduction Brésil, octobre 2018. La campagne présidentielle partage le pays en deux. De retour des urnes, le réalisateur se fait insulter par un inconnu.
Plein airde Jérémie Danon France | 2020 | 26 min • production ENSBA – École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris Plein Air met en scène des individus en réinsertion. Leurs témoignages sont décontextualisés du réel par l’usage de décors de jeux vidéo. Ces environnements résultent d’une simple question : « Où aimerais-tu être maintenant ? »
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Hors compétition • Les films des vingt ans
La chasse au Snark de François-Xavier Drouet France | 2013 | 100 minutes • production The Kingdom En Belgique, l’enseignement de type 3 regroupe les enfants jugés inadaptés au système scolaire classique, en raison de troubles du comportement. Fondé en 1973 à La Louvière, dans un projet d’autogestion et d’éducation non répressive, le Snark accueille en internat-école une trentaine de ces jeunes. Le film accompagne la vie de l’institution le temps d’une année, entre ados en souffrance et éduca- teurs sur la brèche. Au fil des saisons, refus scolaire, violences et provocations se révèlent pour ce qu’ils sont : les symptômes d’un mal-être issu de lourdes problématiques familiales. Mercredi 10 mai, 10h // Vendredi 12 mai, 10h • Parlement de Bretagne
La corde du diable de Sophie Bruneau France | 2014 | 88 minutes | Alter Ego C’est l’histoire d’un outil universel et familier: le fil barbelé. Elle remonte aux premiers colons, à l’esprit de conquête et à la chasse au sauvage. Elle s’ancre dans l’espace-temps de l’Ouest américain. C’est l’histoire d’un petit outil agricole qui bascule en histoire politique et s’emballe avec le train du capitalisme. C’est l’histoire de l’évolution des techniques de surveillance et de contrôle. L’inversion d’un rapport entre l’Homme et l’animal. C’est l’histoire du monde de la clôture et de la clôture du monde. Mercredi 10 mai, 14h • Parlement de Bretagne
Natural life de Tirtza Even États-Unis | 2014 | 77 minutes • production Heure Exquise L’œuvre met en avant les inégalités du système judiciaire américain pour mineurs en décrivant le parcours de cinq individus qui ont été incarcérés à perpétuité sans libération conditionnelle, pour des crimes commis alors qu’ils étaient jeunes. La situation carcérale des cinq détenus ne sera jamais réévaluée. Ils resteront en prison jusqu’à leur mort. Les États-Unis est le seul pays dans le monde qui autorise la sentence de perpétuité sans libération condi- tionnelle pour les jeunes. Il y a plus de 2500 détenus qui purgent ce type de peine, pour un crime qu’ils ont commis en tant que mineurs. Mercredi 10 mai, 15h30 • Parlement de Bretagne
Jeudi 11 mai, 15h30 • Parlement de Bretagne
Si bleu si calme d’Eliane De La tour France | 1996 | 80 minutes • production Les films du tambour de soie L’espace d’une cellule. Le temps qui s’échappe… Comment peut-on supporter la priva- tion de liberté ? Neuf détenus révèlent leurs mondes échafaudés derrière les murs, à travers un film personnel dont ils conçoivent l’image et le son. Jeudi 11 mai, 10h // Vendredi 12 mai, 14h • Parlement de Bretagne
3 jours de liberté de Lukasz Borowski Pologne | 2011 | 27 minutes • production Andrzej Wajda Master School of Film Directing Après vingt-huit années passées derrière les barreaux, Piotr se voit accorder trois jours de liberté. Dans ce (premier) film âpre, Lukasz Borowski accompagne son personnage au cours de ces quelques heures passées de l’autre côté. Un voyage tourné au pré- sent immédiat pour Piotr, qui goûte chaque minute de son existence, tout en tentant d’échapper au vertige du temps irrémédiablement perdu. Jeudi 11 mai, 11h30 // Vendredi 12 mai, 11h30 • Parlement de Bretagne
Life in paradise de Roman Vital Suisse | 2013 | 78 min • production Klubkran Filmproduktion Depuis que le gouvernement suisse a installé un centre de rétention pour les demandeurs d’asile rejetés dans le village montagnard de Valzeina, une personne sur quatre au village est un immigrant clandestin. Le film montre la façon dont fonctionne la politique d’asile suisse. Il donne à comprendre ce que signifie vivre en tant que demandeur d’asile rejeté au « paradis ». Jeudi 11 mai, 14h00 // Vendredi 12 mai, 15h30 • Parlement de Bretagne
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Autres projections • Filmer l’interdit lundi 8 mai, 20h15 • cinéma Arvor Dans le cadre de l’Escale « Filmer l’interdit », à retrouver sur Tënk du vendredi 5 mai au samedi 1er juillet, Revers, programmation de Comptoir du Doc, invite En attendant Godard avec cette question à partager : Comment rendre compte par l’image de quelque chose qu’on n’a, justement, pas le droit de filmer ?
Une sale histoire de Jean Eustache France | 1977 | 50 minutes • production Les films du Losange Une sale histoire est composé en deux volets (fiction/documentaire). Dans un salon parisien, un homme (Michael Lonsdale côté fiction, Jean-Noël Picq côté documentaire) raconte à plusieurs personnes comment il est devenu voyeur dans les toilettes d’un café, et pourquoi il y a pris goût. S’ensuit une discussion sur la sexualité, la libération et les tabous. Œuvre culte, drôle et dérangeante. Une sale histoire a relancé en 1977 le scandale autour de la figure de Jean Eustache.
Les sexes de Christophe Loizillon France | 2007 | 45 minutes • production Les Films du Rat Le film est composé d’une suite de plans-séquences sur les sexes de quelques personnes qui nous racontent l’histoire et la vie de leur sexe.
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Autres projections • Séance de Clôture dimanche 14 mai, 20h15 • cinéma Arvor
Volem rien foutre Al Pais de Pierre Carles, Christophe Coello et Stéphane Goxe France | 2007 | 107 minutes • production C-P Productions Dans cette guerre économique qu’on nous avait promise il y a bien des années et qui avance comme un rouleau compresseur, existe-t-il encore un sursaut d’imagination pour résister ? Mis en demeure de choisir entre les miettes du salariat précaire et la maigre aumône que dispense encore le système, certains désertent la société de consommation pour se réapproprier leur vie. « Ni exploitation, ni assistanat ! » clament-ils pour la plupart. Ils ont choisi une autre voie, celle de l’autonomie, de l’activité choisie et des pratiques solidaires…
Des débats, rencontres (notre sélection)
La consommation de drogue à l’épreuve de la prise en charge institutionnelle modérateur : Laurent Rousvoal, Maître de conférence en droit privé et sciences criminelles Université de Rennes, UMR UMR CNRS IODE
À Rennes ou en Bretagne, pas de «salle de consommation à moindre risque» comme on peut le voir en Belgique dans le film Chasser les dragons. Peu de structures en France offrent ce type d’accueil aux usagers de drogues : un cadre où l’usage est sécurisé, où il est possible de consommer dans de bonnes conditions d’hygiène, et sous la surveillance d’un personnel qualifié, capable d’expliquer les risques et de conseiller des pratiques. En partant d’une réflexion sur l’intérêt de ces centres et sur la difficulté pour les mettre en place, des professionnels se posent la question de la gestion institutionnelle de ces consommateurs. Quels recours les travailleurs sociaux, les infirmiers, les psychologues ont-ils alors que leurs publics sont usagers de produits illicites ? La désintoxication est-elle la seule voie, ou un apprentissage de la maîtrise peut-il leur être proposé ? Comment travaille-t-on cette question dans un Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des Risques pour Usagers de Drogues ou dans un accueil de jour pour les sans domicile fixe ?
Mardi 9 mai, 18h • Parlement de Bretagne
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Quelle résistance face à la surveillance de masse ?
La Quadrature du Net lutte pour que les États, ou les entreprises privées, ne nous surveillent pas de façon arbitraire ou massive, notamment à des fins politiques ou économiques. Les lois relatives au renseignement et à la surveillance internationale de juillet et novembre 2015 ont considérablement refondé et élargi les pouvoirs de surveillance des services administratifs français. En 2020, le gouvernement a proposé d’étendre les pouvoirs de la police, notamment ses capacités technologiques: drones, caméras-piétons, caméras. Dans le cadre de la campagne Technopolice, La Quadrature du Net lutte par des recours administratifs devant les juridictions françaises et européennes. Myriam Michel, coordinatrice de La Quadrature du Net et Martin Drago, juriste, nous racontent comment le recours en justice peut devenir une arme politique. Ils reviennent sur la bataille juridique que l’association a menée concernant notamment la surveillance de masse permise par l’utilisation de drones par la police.
Jeudi 11 mai, 16h • La Parcheminerie
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Immigration et politique européenne, quels impacts sur notre territoire ?
Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des Droits de l’Homme, nous présente une réflexion sur l’immigration en Europe: quels sont les chiffres réels ? Quels sont les pays qui accueillent, qui expulsent ? Quelles sont les réponses politiques et économiques qu’apporte l’Europe ? Comment la France se situe- t-elle par rapport à cela ? Quel sera précisément l’impact de la loi immigration de Darmanin ? Annick Aubin, vice-présidente de l’association Tabitha Solidarité, nous propose de regarder la réalité des politiques européennes sur la situation des personnes exilées, sans papiers, sur le territoire de l’Ille- et-Vilaine : quel parcours possible ? Quel soutien des associations ? Qu’en est-il de la possibilité de travailler, de s’insérer ? Et quelle est la relation avec les municipalités et avec la préfecture ?
Vendredi 12 mai, 11h • La Parcheminerie
Des expositions
Ligue des Droits de l’Homme
Pour célébrer ses 60 ans, Amnesty International s’est associée à l’agence Magnum Photos pour proposer une exposition anniversaire qui revient sur 60 ans de mobilisation pour les droits humains.
De la lutte pour les droits civiques aux États-Unis aux mobilisations actuelles pour plus de justice climatique, du combat contre les disparitions forcées en Amérique du Sud durant les années 1970 et 1980 aux persécutions dont sont aujourd’hui victimes les Rohingyas au Myanmar, de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud aux menaces récurrentes sur le droit à l’avortement.
Amnesty prête cette exposition à la Ligue des Droits de l’Homme, partenaire du festival cette année : les 20 photographies proposées sont étroitement liées aux causes que les deux associations défendent et aux actions qu’elles mènent.
La Parcheminerie du 8 au 13 mai vernissage le lundi 8 mai à 18h30 ouverture de l’exposition mardi 9 mai de 14h à 17h / du mercredi 10 au samedi 13 mai de 10h30 à 23 h
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MioSHe
MioSHe présente une série de tapisseries réalisées au point numérique par la manufacture d’Aubusson. À mi-chemin entre les tentures médiévales de l’Apocalypse d’Angers et les tapis de guerre afghans de la fin du XXe siècle, les sept tissages se déploient comme des frises narratives du grand foisonnement des civilisations contemporaines.
« Hétérotopie s» est le nom de l’exposition et de sa pièce maîtresse : sorte de théâtre car- tographique comme hommage aux zones à défendre. L’artiste rappelle ici l’importance de faire justice pour les préserver.
« Hétérotopies » emprunte aussi son nom à l’essai de Michel Foucault qui définit l’hétérotopie comme une multitude d’espaces imaginaires ancrés dans la réalité, une localisation physique de l’utopie. C’est dans ces espaces que l’artiste se joue d’une situation globali- sée absurde pour nous en livrer une satire grinçante.
Parlement de Bretagne vernissage le mardi 9 mai à 19h ouverture de l’exposition du 9 mai au 9 juin, du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h
Programme complet du Festival Images de Justice sur le site internet de l’association Comptoir du Doc > ICI
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Decembre, 2024
Streaming / Calendrier de l'avent : 1 film par jour ! / Comptoir du doc
Le calendrier de l’avent Comptoir du Doc fait son grand retour avec de nouvelles surprises !
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Le calendrier de l’avent Comptoir du Doc fait son grand retour avec de nouvelles surprises !
Après avoir découvert les coups de cœur documentaires de l’équipe l’année dernière, nous avons décidé cette année de vous offrir 1 film par jour jusqu’au 24 décembre. Les films seront disponibles gratuitement pendant sept jours consécutifs sur notre plateforme vidéo, et seront issus, pour la plupart, de nos programmations passées. Pour découvrir les films, cliquez sur la case du jour. Les mots de passe des films seront envoyés aux adhérent·es de l’association par mail !
Ecoprod organise la 3ème édition des Assises de l’éco-production le 10 décembre 2024 à l’Académie du Climat à Paris.
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Ecoprod organise la 3ème édition des Assises de l’éco-production le 10 décembre 2024 à l’Académie du Climat à Paris.
Une journée complète consacrée aux enjeux environnementaux des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel et de la publicité.
Après deux premières éditions riches en engagement et rencontres, la troisième édition s’annonce tout aussi riches en débats, concertations et retours d’expérience pour limiter ensemble notre empreinte environnementale !
A l’initiative de l’association Iskis, centre LGBTI+ de Rennes, la première édition de Regard(s), festival de cinéma et culture queer, aura lieu à
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A l’initiative de l’association Iskis, centre LGBTI+ de Rennes, la première édition de Regard(s), festival de cinéma et culture queer, aura lieu à Rennes du 11 au 15 décembre 2024. Cette action s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les discriminations par la médiation et la visibilisation de la culture LGBTQIA+. Le festival est ouvert à tous les publics et propose également des actions d’éducation aux images, et une sensibilisation aux représentations normatives parfois véhiculées par le cinéma. Les droits civiques des personnes LGBTQIA+ sont de plus en plus reconnus, mais il est toujours vital de visibiliser leurs récits et l’imaginaire queer.
Le festival souhaite promouvoir les œuvres cinématographiques aussi bien contemporaines que plus anciennes, sur les thématiques des sexualités et des identités de genre. Le festival propose aussi des rencontres, des conférences, des expositions et des soirées organisées par des artistes rennais.ses. Durant cinq jours, il se tiendra dans des lieux culturels emblématiques de Rennes : TNB, Arvor, Frac, Le Café des Champs libres. Les librairies et médiathèques rennaises sont associées à cet évènement pour faire rayonner la culture queer dans toute la ville.
Certains films ou documentaires donnent lieu à des rencontres et des échanges avec le public et des intervenant⋅es, spécialistes ou équipes de films.
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