GABRIELLE PICHON : qui êtes-vous Présidente ?


La comédienne Gabrielle Pichon partage son temps entre les plateaux et son engagement dans plusieurs collectifs dont HF+ Bretagne, qui milite pour l’égalité entre les genres dans les domaines des arts et de la culture. Elle est aussi très investie au conseil d’administration de Films en Bretagne depuis plusieurs mois.

En ce début d’année 2024, elle endosse un nouveau rôle. Faisons plus ample connaissance avec celle qui est désormais notre nouvelle co-présidente, aux côtés d’Emmanuelle Jacq.               ©Mélanie Bodolec


Films en Bretagne : En préambule, peux-tu nous présenter ton parcours ?

Gabrielle Pichon : J’ai toujours voulu être comédienne (et avocate aussi… D’ailleurs, je n’exclue pas un jour de reprendre des études en droit) ! Après un passage par le conservatoire de Brest, je suis partie faire des études en médiation culturelle à Paris. Pendant trois ans, j’ai vécu en apnée. Déracinée, j’ai assez mal vécu ces années (c’était avant les réseaux sociaux !). Alors j’allais au cinéma, 2, 3 fois par jour… Puis je suis partie à Londres pour perfectionner mon anglais et j’ai atterri presque par hasard à Brest.

Brest, on peut vite l’avoir dans la peau. Ça va faire 15 ans que j’y suis et je suis bétonnée à elle 😉 ! J’ai commencé à travailler en production pour une compagnie de théâtre d’improvisation et puis… Avant mes 25 ans, je me suis dit que si je n’essayais pas de “devenir comédienne”, je ne le ferai jamais. J’ai eu la chance de rencontrer quelques personnes qui m’ont intégré dans leurs créations théâtrales dès que j’ai réussi à formuler ce souhait à haute voix. C’était en 2012.

En 2014, je participe à la web série Et caetero, une série collaborative made in Brest. Puis en 2016, je passe le casting pour le rôle de Sandrine dans la série On k’Air de Jules Raillard. Je rencontre différentes directrices de casting, je fais quelques petites apparitions dans des téléfilms, séries TV… et je rencontre Paulin·e ! Très vite, nous avons eu envie d’écrire ensemble…

Un jour peut-être un scénario sortira de nos résidences d’écriture hivernales ! Paulin·e m’a confié le rôle d’Iris dans son court-métrage Cherchez le garçon. Ce tournage était important. Pour les acteuristes, pour les membres de l’équipe, pour Paulin·e et pour moi. Notre militantisme nous permet d’imaginer d’autres façons de créer, d’écrire et de fabriquer des histoires. C’est ce qui m’importe le plus. Travailler en lumière et que ça soit doux. Ça peut paraître naïf, mais c’est un véritable engagement chez moi… J’ai connu la souffrance au travail, le harcèlement, le sexisme. Aujourd’hui, je refuse toute forme de violence. Parce que je n’ai plus 25 ans et parce que j’ai la possibilité de faire entendre ma voix. Je milite notamment au sein de HF+ Bretagne et j’ai participé cette année à l’élaboration du diagnostic sur le cinéma en Bretagne. Voilà en gros mon parcours…

 

Films en Bretagne : Attachée au collectif Films en Bretagne depuis plusieurs années, ton investissement se fait de plus en plus important au fil du temps. Raconte-nous la place que Films en Bretagne occupe dans ta vie professionnelle, au regard de la comédienne que tu es ?

Gabrielle Pichon : Je suis adhérente depuis 2018, il me semble. J’ai intégré le CA l’année dernière, j’entame la deuxième partie de mon mandat. Participer aux Rencontres, aux réunions de CA, de bureau et à certains groupes de travail me permettent d’avoir une meilleure compréhension de notre écosystème. Films en Bretagne, c’est beaucoup d’énergie, des discussions, des débats, de la politique, de l’engagement… C’est très vivant, ça fourmille ! Participer activement au sein de FEB permet aussi de décaler mon regard sur certaines professions que je connaissais de loin. J’écoute et j’apprends les réalités de certain·e·s et ainsi j’ai l’impression d’avoir une meilleure vue d’ensemble du réseau, qui est très riche sur notre territoire.

 

Films en Bretagne : Suite au départ de Christian Ryo, tu as été choisie par le conseil d’administration pour assurer la co-présidence de Films en Bretagne avec Emmanuelle Jacq. Une co-présidence 100% féminine, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Gabrielle Pichon : Étant donné que je suis membre du bureau depuis l’année dernière, que j’ai suivi de près certains dossiers, il semblait assez fluide que je succède à Christian Ryo. Mais que les choses soient claires : je suis en intérim et mon mandat s’arrête en octobre !

Je suis ravie de faire ce bout de mandat aux côtés d’Emmanuelle Jacq que j’apprécie et que j’admire. Elle fait partie de ces femmes fortes et intelligentes qui deviennent des rôles modèles et je nous souhaite une belle collaboration pour ces prochains mois !

propos recueillis par Caroline Le Maux pour Films en Bretagne • décembre 2023

Crédit photos : Mélanie Bodolec. https://melaniebodolec.pic-time.com/