Un dimanche sans fin • Par Thierry Bourcy


Durant ce long dimanche qui n’en finit pas, j’ai la chance de pouvoir terminer, via internet, le montage d’un film documentaire. Souvent enfermé chez moi le restant de l’année pour écrire, je fais donc semblant de croire que tout est, à peu près, normal. Mais je savoure l’amitié des collègues, un coup de fil d’un réalisateur de Rennes, un autre d’une réalisatrice morbihannaise, un autre encore d’une scénariste, quelques mails, on prend des nouvelles, on parle déjà du temps d’après. Je reste pourtant partagé entre la nécessité de créer, d’inventer des histoires, des images, des sons, des musiques, et un sentiment de dérisoire face au bouleversement inouï de notre monde dont on mesure mieux la fragilité, déjà soulignée par une crise climatique dont on n’a pas fini de constater l’ampleur.

D’autres auteurs avec qui j’échange ont eux aussi du mal à travailler, à se mettre au boulot. Comme si un réajustement devait se faire pour aller encore plus à l’essentiel. Comme s’il fallait nous débarrasser de cette chape d’inquiétude et de doute qui vient ternir ce beau printemps et qui, en ce qui me concerne, me poursuit jusque dans mes nuits. Sur cette ligne de crête où nous marchons, laissons venir l’aube d’un prochain jour et, à défaut d’espoir, cultivons l’espérance.

Courage et solidarité !

Thierry Bourcy
Producteur-auteur-réalisateur