Du 15 au 18 décembre, un nouvel événement invite à goûter sans modération à la puissance créative du cinéma dans sa forme courte. Le rendez-vous annuel « Le Jour le plus court » évolue et se renforce en donnant lieu à un court festival simplement nommé « La fête du court-métrage ». Il promet d’abreuver de propositions cinématographiques les aficionados du genre et le grand public dans plus de 3 500 lieux de projection partout en France. En Bretagne, l’événement trouve sa place et notamment à Rennes avec une intense programmation, concentrée sur le week-end du 17 et 18 décembre, portée par l’association Clair Obscur. 

 

Caméra en feutrine sur fond jaune canari, le visuel s’impose depuis quelques semaines sur les réseaux sociaux invitant à fêter le court-métrage. Cinq villes ont été choisies pour y développer une proposition d’envergure et singulière, parmi elles, Rennes (au même titre que Lille, St Etienne, Angoulême et Paris) avec une programmation bâtie et coordonnée par l’association de promotion cinématographique Clair Obscur.

 

« Clair Obscur et le court métrage, c’est une longue histoire. Nous aimons ce format, synonyme de recherche-développement dans le secteur, et nous l’accompagnons depuis toujours, avec notamment les compétition de courts pendant le festival Travelling (Urba[Ciné] et l’Éléphant d’Or) mais aussi avec le travail d’éducation à l’image que nous menons tout au long de l’année, » précise Fabrice Bassemon, directeur de l’association rennaise. « C’était une évidence que d’être présent sur cette nouvelle manifestation qui met à l’honneur la forme brève. La ligne éditoriale de l’événement national est conçue pour le tout public, elle remet en avant des courts emblématiques, nous avons tenu à nous y retrouver en proposant des choses qui nous ressemblent. »

La programmation s’est donc composée, en partie seulement, à partir du catalogue national où « nous avons choisi les programmes qui interrogent le cinéma, sa capacité à changer le monde et les différents genres. Nous proposons également des programmes qui mettent en avant la filière, la tribu du court-métrage breton dans notre souci de valoriser le dynamisme régional. En cela, ces deux journées reflètent la ligne éditoriale de Clair Obscur avec un axe jeune public, de l’éducation à l’image avec les ateliers participatifs, la question des mutations numériques – avec Mutations en court (à l’Arvor), les 3 programmes La minute GREC – Debout ?, l’œuvre du collectif Flatform -, notre penchant naturel vers le cinéma d’animation avec trois programmes dédiés à des auteurs emblématiques. »

 

Au menu de ces deux jours des films bien sûr, et des propositions pour explorer la « machine cinéma » via des ateliers et des rencontres avec des cinéastes. « Le public est invité à partager des expériences cinématographiques multiples autour de la forme courte, au sein d’un lieu patrimonial, l’École Européenne Supérieure d’Arts de Bretagne et dans les cinémas Arvor et Gaumont. » L’EESAB est investie à plus d’un titre. D’abord, l’ouverture du lieu permettra au public d’y déambuler et, au gré des envies, de s’installer dans l’auditorium devenu salle de cinéma, de circuler dans l’hémicycle et son promontoire surplombant la salle pour assister à un tournage en direct – avec travelling, grue, décor de film -, de prendre place dans les salles de cours pour participer à des ateliers ou rencontrer des professionnels. Bien sûr au delà de cette possibilité de révéler aux rennais la richesse l’ancien cloître, l’école trouve un écho sensé entre sa finalité quotidienne « être un lieu d’enseignement » et l’accueil d’une manifestation dédiée aux premiers pas cinématographiques, le court-métrage. « C’est un lien cohérent que nous tissons avec l’équipe d’Odile Le Borgne – directrice du site rennais de l’EESAB –  au long cours », ajoute le directeur  de Clair Obscur.

 

Des partenariats avec d’autres acteurs du secteur culturel et cinématographique prennent place durant ce week-end. Clair Obscur partage avec l’association Courts en Betton un intérêt pour les productions régionales doublé d’une affection pour le film de genre. Pour preuve, Le dernier des céfrans primés dans les deux festivals qui sera projeté avec deux autres films dans le programme « Bande à part ». Dans la même dynamique, une sélection de films autoproduits a été bâtie en association avec Equinok Films : les forces motrices de ce collectif de réalisateurs, Léo Dazin et François Le Gouic, invitent à découvrir des films fabriqués en dehors des circuits traditionnels de productions. Un programme – « Do It Yourself » – qui s’inscrit dans la suite de la table ronde qui s’est tenue pendant le dernier festival des Films de l’Ouest et qui fait écho à la réflexion sur l’accompagnement de la production associative initiée par la Région Bretagne. « Nous avons à cœur de traduire en terme de programmation et de rencontres les avancées de la filière. En implantant l’événement à Rennes, il fallait qu’il ait du sens, qu’il reflète les problématiques régionales, qu’il témoigne de la créativité, de la dynamique du territoire, tout autant que de la politique et de la ligne éditoriales des partenaires publics. »

 

C’est dans ce sens aussi que les programmes dédiés aux courts-métrages animés ont été pensés. Une carte blanche offre à Paul Cabon « l’occasion de piocher parmi la riche production bretonne », le jeune prodige du cinéma d’animation, qui vit et travaille à Rennes, sera présent pour une rencontre à l’issue de la séance. Un autre programme met en avant le talentueux Sébastien Laudenbach, nullement breton cette fois, et permet de questionner la création de musique pour l’image. Le cinéaste, dont le prochain opus La jeune fille sans mains porté très haut par la critique et en salles ce mercredi 14, a collaboré à plusieurs reprises avec le musicien-compositeur rennais Olivier Mellano : une belle occasion de découvrir le talent de ces deux artistes et d’explorer leur complicité créative.

Elodie Sonnefraud

Visuel de Une : XI. LA FORCE – Sébastien Laudenbach © XBO Films – La Ménagerie

 

Le programme à télécharger ici

Et découvrez en détail :

Des projections dans le cadre de la Fête du court-métrage se tiennent aussi à Brest.