« CULTURE, HANDICAP ET DROITS CULTURELS – ON S’Y MET ! »


Au-delà de la déficience, la notion de handicap est relative aux représentations que l’on s’en fait. L’être humain est façonné par son environnement, son éducation, la société dans laquelle il évolue, son histoire collective et individuelle.

Impulsé, sans doute par le droit dans un premier temps, puis les médias dans un second temps, force est de constater que ces dernières décennies, un pas, positif, a été franchi concernant le handicap et sa prise en considération par la société en général, et par les politiques culturelles en particulier : le handicap est devenu un thème à part entière.
Néanmoins, si l’intégration des droits culturels dans les plans d’actions des différents acteurs de la culture, toutes disciplines confondues, constituent aujourd’hui un enjeu majeur de transition, plusieurs zones de flou persistent : les objectifs paraissent parfois inaccessibles, les moyens et les connaissances manquent, les acteurs se sentent souvent désemparés malgré leur bonne volonté.

Le 21 novembre prochain, nous vous donnons rendez-vous à Lorient pour une journée de travail transversale « CULTURE, HANDICAP ET DROITS CULTURELS – ON S’Y MET ! »

En nous appuyant sur des convictions profondes, autant que sur une volonté collective d’agir, nous souhaitons faire de cette rencontre professionnelle un temps de mobilisation, d’échanges de pratiques et de pragmatisme, avec la certitude qu’en mutualisant nos compétences, nos réseaux et nos moyens, nous parviendrons à changer les choses !


LES VERBATIMS ET CONCLUSIONS DES GROUPES DE TRAVAIL

Premier retour de cette exceptionnelle journée du 21 novembre, avec les verbatims :

  • des mots d’accueil à la journée de Zanzan Films, du Collectif des Festivals et de Films en Bretagne
  • de la conférence inaugurale « Citoyenneté culturelle et handicap : enjeux et perspectives »
    d’André Fertier et Myrha GOVINDJEE
  • de la table-ronde : « Accessibilités des équipements culturels et de la communication / des contenus culturels et à la communication  aux ressources de la culture et à la création / intégrées DANS la création »
    Conversation avec Aurélie Chasles, Consultante FALC • Gaetan Deschamps, auteur / parolier / musicien • Juliette Monnier, Culture Relax • Christian Ryo, Festival de Douarnenez • Thierry Seguin, Centre National de Création Adaptée (Morlaix) • Sandrine Thepot, Le temps du Regard • Emmanuel Têtedoie, Ville de Lorient 

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Retour à venir de cette exceptionnelle journée du 21 novembre, les conclusions des différents ateliers :

  • Accessibilité des événements culturels : locaux adaptés, moyens techniques de compensation (boucle magnétique, audiodescription, etc…), accueil et communication pour toutes et tous
  • Accessibilité aux oeuvres, aux services et à la programmation : oeuvres et contenus culturels dans leurs versions accessibles, communication adaptée à toutes et tous
  • Accès à la participation culturelle en tant qu’artiste ou intervenant professionnel en situation de handicap : possibilités d’accéder aux formations et aux métiers de la création et de la culture, d’accéder aux financements de la création et de la culture, de créer, diriger ou intégrer des équipes
  • Intégration des questions d’accessibilité dans les processus de création des œuvres artistiques

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L’album photo de la journée du 21 novembre…


UN TEMPS DE TRAVAIL TRANSVERSAL

LE LIEU DU RENDEZ-VOUS C’EST : Lorient, au Palais de Congrès
NOUS C’EST : Le Collectif des Festivals, Films en Bretagne, Zanzan Films organisateurs de cette journée

UN RENDEZ-VOUS POUR QUI ? : Pour toutes les parties prenantes de la question Accessibilité et Culture : acteurs culturels, artistes, services Culture, référents culture, référents accessibilité, établissements culturels, agents des collectivités et de la fonction publique, chargé.es de médiation culturelle et de communication, réseaux et fédérations, festivals, associations et collectifs dans le domaine du handicap ou de la culture (toutes disciplines confondues), tout·e acteur-ice professionnel·le ou bénévole intéressée par le sujet.

AVEC QUELS OBJECTIFS ?

Ce rendez-vous professionnel poursuit 3 grands objectifs :

  • Poser un enjeu politique « plus grand que nous » : pour traiter en profondeur la question des droits culturels et permettre aux acteurs de terrain de s’emparer concrètement du chantier : poser l’enjeu d’accessibilité comme un enjeu d’égalité et de droits culturels, connecter cet enjeu aux autres enjeux de transition (écologie, inclusion, égalité de genres, éducation artistique et culturelle, utilité sociale, émancipation et citoyenneté…), faire évoluer la bonne volonté en « responsabilité » active, communiquer l’énergie et l’envie d’agir collectivement à court, moyen et long terme.
  • Échanger sur les pratiques et les moyens concrets de s’emparer du sujet / mutualiser des savoirs et des compétences : faire de ce temps de travail un rendez-vous de formation, mutualiser les réflexions et les bonnes pratiques du terrain, faire un état des lieux des disponibilités et des connaissances quant aux matériels permettant l’accessibilité, faire un état des lieux des disponibilités et des connaissances quant à la communication FALC (Facile à lire et à comprendre), identifier les besoins de formation des équipes.
  • Relier la communauté professionnelle autour de cet enjeu et participer à l’interconnaissance des différents acteurs, dans leurs différentes missions et leurs différentes activités – établir un lien durable et dynamique entre les acteurs de la culture et les acteurs du handicap

4 thématiques de travail :

  • Accessibilité des équipements culturels et de la communication
  • Accessibilité des contenus culturels et à la communication
  • Accessibilité aux ressources de la culture et à la création
  • Intégration des questions d’accessibilité DANS la création


3 interludes pour être en prise avec la culture accessible :

  • Un atelier d’initiation à la langue des signes (LSF): un interprète LSF – en présentiel et reporté sur grand écran – anime 15-20 minutes pour apprendre quelques mots (20 environ) à toute l’assemblée.
  • Une session musicale live accessible à toutes et tous
  • Une film court accessible à toutes et tous

Déroulé prévisionnel de la journée

MATIN

9h00   Ouverture et café d’accueil : Palais des Congrès de Lorient
9h30-9h45 Introduction de la journée par les organisateur·trices :
Philippe Thomas pour Zanzan Films / Franck Vialle pour Films en Bretagne / Marilyne Lair pour Le Collectif des Festivals
9h45-10h30 Conférence inaugurale d’André FERTIER et Myrha GOVINDJEE
« Citoyenneté culturelle et handicap : enjeux et perspectives »
Pour mémoire, André Fertier est essayiste, compositeur et interprète, spécialiste en accessibilité et droits culturels, Président de Cemaforre, auteur de divers livres sur le thème.
10h30-10h45 Échanges avec la salle

 

 

André Fertier est chercheur, expert en accessibilité culturelle, compositeur, multi-instrumentiste, président fondateur de Cemaforre (Centre national de ressources pour l’accessibilité des loisirs et de la culture) et auteur de nombreux livres de référence dont l’encyclopédie Culture et Handicap. Il est chargé de cours à l’université Paris V sur la musicothérapie et l’accessibilité culturelle. Depuis trente ans, il intervient au sein de services de neurochirurgie, de médecine physique et de réadaptation, de psychiatrie, de gériatrie pour des activités culturelles artistiques et de musicothérapie. Ses activités ont fait l’objet de reportages dans Envoyé spécial (Fr2), La Marche du siècle (Fr3), Savoir plus (TF1).

 

 

10h45-11h Interlude d’initiation à la langue des signes (LSF) pour apprendre quelques mots (20 environ) avec Pascal Di Piazza.
11h-11h15 Pause
11h15-12h45 Table ronde pour circonscrire et problématiser 4 thématiques de travail :
Accessibilité des équipements culturels et de la communication
Accessibilité des contenus culturels et à la communication
Accessibilité aux ressources de la culture et à la création
Intégration des questions d’accessibilité DANS la créationConversation avec Aurélie Chasles, Consultante FALC • Gaetan Deschamps, auteur / parolier / musicien • Juliette Monnier, Culture Relax • Christian Ryo, Festival de Douarnenez • Thierry Seguin, Centre National de Création Adaptée (Morlaix) • Sandrine Thepot, Le temps du Regard • Emmanuel Têtedoie, Ville de Lorient • Laura Violette, Le Foin de la Rue
12h45-13h
Échanges avec la salle

Pause déjeuner de 13h à 14h30 – Buffet offert

APRÈS-MIDI

14h30-14h45   Interlude musical accessible à toutes et tous
14h45-15h45 4 ateliers (inscription nécessaire – jauge limitée à 20 personnes par atelier)

  • Accessibilité des événements culturels : locaux adaptés, moyens techniques de compensation (boucle magnétique, audiodescription, etc…), accueil et communication pour toutes et tous
  • Accessibilité aux oeuvres, aux services et à la programmation : oeuvres et contenus culturels dans leurs versions accessibles, communication adaptée à toutes et tous.
  • Accès à la participation culturelle en tant qu’artiste ou intervenant professionnel en situation de handicap : possibilités d’accéder aux formations et aux métiers de la création et de la culture, d’accéder aux financements de la création et de la culture, de créer, diriger ou intégrer des équipes
  • Intégration des questions d’accessibilité dans les processus de création des œuvres artistiques
15h45-16h Pause
16h-17h Restitution des ateliers et échanges en séance plénière
17h-17h30 Un film court accessible à toutes et tous : un court-métrage audiodécrit et accessible aux personnes déficientes auditives par boucle magnétique.


LES ORGANISATEURS

Le Collectif des Festivals : Le Collectif des festivals accompagne les festivals et manifestations culturelles dans leurs démarches de transition écologique et sociale depuis plus de 15 ans. Il rassemble les signataires de la Charte des festivals engagés pour le développement durable et solidaire en Bretagne. Sa mission est de favoriser la mise en commun des expériences et d’accompagner les organisateur·rices dans leurs démarches de responsabilité sociale et environnementale.

La Charte des festivals exprime les engagements du Collectif sous la forme d’un Agenda 21 adapté aux modes de production des festivals. Les particularités de ce texte fondateur pour le Collectif reposent sur la prise en compte des 3 dimensions du concept de développement durable et solidaire et sur l’ambition pour chaque festival de s’engager à définir son Agenda 21, c’est-à -dire un programme d’actions pour le 21ème siècle, qui réponde au développement durable et solidaire.

Les 5 finalités retenues correspondent à celles de l’Agenda 21 local, utilisé par les collectivités territoriales :

  1. Lutte contre le changement climatique
  2. Préservation de la biodiversité des milieux et des ressources
  3. Cohésion sociale et solidarité entre les territoires et les générations
  4. Épanouissement de tous les êtres humains
  5. Dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables

Le Collectif est également une structure ressource pour tous les acteurs et actrices culturel·les et un organisme de formation certifié Qualiopi.

Zanzan films : Zanzan Films a pour objet principal de permettre aux personnes handicapées d’accéder à la Culture, de sensibiliser les personnes valides à l’accessibilité et de faire se rencontrer ces deux publics.

L’objectif de Zanzan Films est de favoriser l’accessibilité à la Culture pour tous.

Ses différentes missions sont :

  • la réalisation et la productionde films et de programmes pour la télévision, de films pour le cinéma et de films de commande (films institutionnels, films d’entreprises…)
  • l’organisation du festival annuel Zanzan, Cinéma, Arts et Différences à Rennes
  • la programmation de séances nomadesen région Bretagne
  • la mise en place d’actions éducativestels que des ateliers où se rencontrent les participants touchés par le handicap et des publics valides
  • la sensibilisation et la formationdes professionnels du spectacle en Bretagne à l’accessibilité, notamment par l’intermédiaire de l’audio-description et des sous-titrages sourds et malentendants
  • la consultanceen programmation et en accessibilité
  • l’édition d’outils pédagogiques

Ces différentes activités sont conçues et encadrées par des intervenants professionnels, qui constituent pour partie l’équipe de Zanzan Films. En effet, Zanzan enrichit son projet par la mise en réseau de partenaires régionaux et de ressources locales enthousiastes, reconnues pour leurs qualités professionnelles.

Contact : Philippe THOMAS, directeur
philippe.thomas@zanzan-films.com

Films en Bretagne : FeB est l’Union des Professionnels de l’audiovisuel et du cinéma du territoire breton créée en 1999 et basée historiquement à Lorient depuis sa création. Films en Bretagne fédère quelque 300 adhérents (personnes morales et personnes physique) au travers de 4 collèges représentant chacun les différents métiers du cinéma et de l’audiovisuel : auteur·es et réalisateur·trices / producteur·trices / technicien·nes et comédien·nes / acteurs de la diffusion, de la médiation et de l’accompagnement des professionnels. Le nouveau projet associatif triennal, voté en 2021 et qui peut se prévaloir d’un soutien fort de la Région Bretagne, s’articule autour de quatre grands axes, dont deux prioritaires que sont :

  • Le travail de lien entre les œuvres et les spectateurtrices : communication et référencement des œuvres à destination de tous les publics, découverte des métiers, accessibilité des équipements et des contenus culturels, éducation aux images…
  • La formation tout au long de la vie : formation professionnelle continue au travers du centre de formation certifié Qualiopi de Films en Bretagne, échange d’expériences et de pratiques, interconnaissance des acteurs et développement des réseaux professionnels…

Contact : Franck VIALLE, directeur
franckvialle.direction @filmsenbretagne.org


Quelques rappels

Les droits culturels
Si l’on se réfère à la Déclaration de Fribourg en 2007, les droits culturels constituent une vision de la culture fondée sur les notions de droits personnels, de diversité et d’identité. Les droits culturels s’attachent à garantir à chacun la liberté de vivre son identité culturelle, comprise comme « l’ensemble des références culturelles par lesquelles une personne, seule ou en commun, se définit, se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité ».

Parce que les droits culturels s’inscrivent dans le cadre juridique des Droits de l’Homme, ils visent à faire reconnaître le droit de chaque personne à participer à la vie culturelle, de vivre et d’exprimer sa culture et ses références, dans le respect des autres droits humains fondamentaux.

S’il n’existe pas à proprement parler de définition officielle des droits culturels, ils couvrent un vaste ensemble de questions :

  • l’expression, la création et la diffusion artistique – liberté de créer et de contribuer à la culture ;
  • l’information et la communication ;
  • la langue, l’identité et l’appartenance à des communautés multiples, diverses et changeantes  – liberté de choisir la ou les culture(s) et la vie culturelle à laquelle on souhaite participer et liberté de modifier ce choix (liberté de manifester sa propre culture) ;
  • la non-discrimination et l’égalité ;
  • la construction de sa propre vision du monde et la liberté d’adopter un mode de vie spécifique ;
  • l’éducation et la formation ;
  • l’accès, la contribution et la participation à la vie culturelle, l’exercice de pratiques culturelles et l’accès au patrimoine culturel matériel et immatériel ;
  • le droit de participer à l’élaboration, la préparation et l’application de politiques relatives à la culture ;
  • la liberté de coopération au niveau international.

Droits culturels et handicap
Les droits culturels des personnes handicapées sont clairement reconnus par le droit international : la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 a ouvert la voie en prévoyant que « toute personne, en tant que membre de la société, […] est fondée à obtenir la satisfaction des droits […] culturels indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité ».  Dans sa droite ligne, l’article 15 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturelsenjoint les États parties de reconnaître à chacun le « droit de participer à la vie culturelle ».

Logiquement, ce droit a donc été également inscrit dans le texte international de référence destiné à promouvoir, protéger et assurer les droits et libertés fondamentales des personnes en situation de handicap. C’est l’objet de l’article 30 de la convention relative aux droits des personnes handicapées, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 13 décembre 2006, qui porte sur la « participation à la vie culturelle et récréative, aux loisirs et aux sports ». Les États s’engagent à reconnaître « le droit des personnes handicapées de participer à la vie culturelle, sur la base de l’égalité avec les autres ».

Cette dernière précision est essentielle : elle implique de développer des produits culturels dans des formats accessibles, d’assurer l’accès aux contenus audiovisuels et aux autres activités culturelles dans des formats accessibles et de garantir l’accessibilité des lieux de culture (théâtres, musées, cinémas, bibliothèques, lieux touristiques). Elle suppose également que les États donnent « aux personnes handicapées la possibilité de développer et de réaliser leur potentiel créatif, artistique et intellectuel, non seulement dans leur propre intérêt, mais aussi pour l’enrichissement de la société ».

Handicap sensoriel : repères chiffrés
En France, il y a environ 8,7 millions de personnes en situation de handicap sensoriel, soit 14 % de la population.

S’agissant des déficiences visuelles, en France, il y a 1,7 millions de déficients visuels, 3 % de la population, dont :

  • 560 000 sont des déficients légers
  • 932 000 sont des déficients moyens
  • 207 000 sont malvoyants profonds
  • 61 000 sont aveugles

Il y a par ailleurs environ 7 millions de déficients auditifs, dont :

  • 300 000 personnes présentent une surdité complète
  • 1,06 millions de déficients sont considérés comme malentendants
  • les autres personnes se déclarant déficients auditifs présentent des surdités d’une oreille, ou d’autres problèmes auditifs

Pour aller plus loin, retrouvez le replay du webinaire
« CULTURE ET ACCESSIBILITÉ : UNE AFFAIRE DE DROITS FONDAMENTAUX »
du 3 mars 2022