Le lundi 17 juin dernier, une délégation de Films en Bretagne rencontrait Gaëtan Bruel, Président du CNC (Centre National du cinéma et de l’image animée) à Creative Seeds (Rennes). Une rencontre qui s’inscrit dans le cadre d’une tournée régionale auprès des acteurices culturel·les et qui a commencé en Bretagne…
Tournée régionale : une première visite en Bretagne
Premier itinéraire pour le Président du CNC : la Bretagne. Et ce n’est pas un hasard, tant la Région Bretagne fait partie des rares territoires – qu’il faut aussi saluer ! – à avoir maintenu et sanctuarisé leurs aides à la culture dans un contexte pourtant difficile et où plusieurs autres Régions – et collectivités – ont diminué leurs aides (et parfois drastiquement).
Ces diminutions sont par ailleurs compilées dans la Cartocrise Culture 2025.
De Rennes à Brest en passant par Vannes et Mellionnec, Gaëtan Bruel a rencontré et échangé avec plusieurs acteurices culturel·les :
- Liste des structures (en attente)
Gaëtan Bruel était par ailleurs accompagné de Daphné Bruneau, Directrice adjointe des politiques territoriales du CNC, et d’Emma Gondran, Chargée de mission au service de la coopération territoriale du CNC, ainsi que des représentant·es de la Drac Bretagne : Quentin Jagorel, Directeur régional, Anais Pitkevicht, Chargée de mission cinéma.
UNE RENCONTRE AVEC FILMS EN BRETAGNE
Lundi 17 juin dernier, il rencontrait une délégation (salariées et membres du Conseil d’Administration) de Films en Bretagne : Madeleine Leroyer, Co-Présidente (autrice et réalisatrice), Vincent Gazaigne, membre du Conseil d’Administration, Lubna Beautemps, Coordinatrice « médiation et accompagnement » ainsi que Julie Huguel, Coordinatrice « administration et finances ».
La rencontre a eu lieu avec (et au sein de) l’école Creative Seeds et avec les sociétés rennaises Vivement Lundi ! et Studio Personne n’est parfait spécialisées dans l’animation.
Cette rencontre a été l’occasion de présenter Films en Bretagne et sa particularité : une association indépendante et atypique qui, depuis près de 25 ans, a construit une relation d’échange unique entre la Région et les professionnel·les du territoire.
En participant au développement et à la structuration de la filière régionale, Films en Bretagne représente un écosystème cohérent, complet et interconnecté riche de savoir-faire et d’œuvres reconnus bien au-delà des frontières régionales.
Une dynamique qui permet d’être au diapason de projets collaboratifs et ambitieux comme en témoignent, par exemple, le Contrat d’Objectifs et de Moyens (coopération entre les acteurs de la filière, la Région, France 3 Bretagne et les chaînes locales) ou le projet Génération(s) Start Motion pour lequel Films en Bretagne est lauréate de France 2030.
Films en Bretagne a souhaité aussi partager son inquiétude dans un contexte où cet écosystème vertueux mais fragilisé oblige à une grande vigilance : il doit non seulement être protégé et préservé mais également amplifié. La coopération interrégionale tout comme la responsabilité de l’État et des collectivités pour un service public de la culture sont essentielles pour l’avenir du secteur.
DIAPORAMA DE LA VISITE
"Un risque de rupture territoriale"
En fonction depuis février 2025, Gaëtan Bruel évoque, lors son audition « Quels défis pour le CNC ? » par la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport du Sénat du 2 avril 2025, un modèle « confronté à cinq évolutions rapides et fortes ». Elles seront le fer de lance de l’action du CNC dans les prochains mois.
Parmi elles, une « rupture territoriale – ou pour être plus précis, un risque de rupture territoriale » :
« Il n’y a sans doute pas de plus grande question pour nos politiques culturelles aujourd’hui que l’articulation entre l’Etat et les collectivités territoriales. Dans le domaine du cinéma et de la création audiovisuelle, la situation est moins préoccupante que dans d’autres secteurs culturels. Elle l’est néanmoins et je voulais vous en dire un mot.
Il faut tout d’abord se réjouir que l’intégralité des régions aient souhaité maintenir les aides à la production, en écho à une production qui se territorialise de plus en plus, et c’est heureux. Il faut en revanche noter que trois régions seulement ont maintenu leurs aides à la diffusion (les Hauts de France, la Bretagne, et la Réunion). Parmi les régions qui replient leurs financements, à l’exception des Pays de la Loire, seule région à se désengager fortement, les autres le font d’une manière qui reste modérée.
Ce que je veux dire ici, c’est le besoin de ne pas relâcher l’effort sur la diffusion, notamment sur l’éducation aux images. C’est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de disparité territoriale dans cet effort. Partout, il faut souhaiter que l’Etat et les collectivités s’engagent ensemble, y compris de manière renouvelée. »