La Bretagne est une terre de créativité, à n’en pas douter ! Dès lors, comment se repérer dans cet océan de contenus et proposer un média lisible et ouvert à tous ? C’est ainsi qu’est né KuB le 31 mars 2016. Cette plateforme inédite n’est autre que le webmédia éditorialisé par l’association Breizh Créative.

A ce jour, c’est la version-test de KuB que les internautes peuvent explorer. L’idée est de développer, d’ici l’automne 2016, une version complète du site avec son réseau social. Serge Steyer, responsable éditorial de KuB, nous fait découvrir les coulisses éditoriaux de cet espace fourmillant.

Aujourd’hui, le comité éditorial de KuB est composé d’environ 45  personnes, réparties en six groupes : audiovisuel, spectacle vivant, livre et lecture, art contemporain, architecture-urbanisme, enseignement-recherche. Il regroupe à la fois des producteurs de contenus, des diffuseurs et des associations représentatives de secteurs, comme par exemple Livre et Lecture en Bretagne ou Spectacle Vivant en Bretagne. « Pour l’instant, nous échangeons par mails avec les membres du comité. Une fonctionnalité de connexion directe à la plateforme sera opérationnelle avec la deuxième version du média. C’est une période de rodage, qui permet de construire les dossiers thématiques avec la diversité des recommandations des acteurs du comité. Chaque membre a son champ de compétence et son secteur territorial. Chacun participe à la transversalité disciplinaire en enrichissant les dossiers, en donnant son avis sur les propositions dans leur ensemble et sur le media lui-même », détaille Serge Steyer. « Sur KuB, l’éditorialisation consiste à donner des clefs de lecture d’une œuvre aux visiteurs. Nous ne sommes pas juste un espace de diffusion. En parcourant les dossiers nourris d’éclairages différents, le spectateur regarde les œuvres avec un œil plus affûté », ajoute-t-il.

Cochon_KUBLa diffusion a un coût. Breizh Créative achète les droits des œuvres ou en produit en interne. Les seules œuvres qui ne sont pas achetées sont les vidéos clips car ce sont des objets promotionnels en accès libre sur internet. « La règle est que nous achetons les droits pour avoir l’exclusivité de diffusion gratuite sur le web. Cependant, il y a différents cas de figures. Nous achetons les œuvres achevées 10 € HT la minute pour 6 mois d’exposition comme par exemple Cochon qui s’en dédit de Jean-Louis Le Tacon. Dans ce dossier, la vidéo qui suit avec l’essayiste belge Patrick Leboutte a été réalisée dans un cadre universitaire. Jean-Louis Le Tacon a donc choisi de la donner à la plateforme. Avec le film Cousin comme cochon de Mathurin Peschet, nous renvoyons au site de la production .Mille et Une. Films. Nous ne diffusons pas le film, mais nous en avons financé des productions dérivées. C’est-à-dire que nous avons invité le réalisateur à monter des bonus tout en achetant les droits de ces images à la production. »

Diversifier les contenus sur une même thématique permet ainsi de proposer des dossiers denses, éclairés par différents regards et aussi de sortir les œuvres de la confidentialité. « KuB propose un enrichissement de contenus et une traçabilité de l’œuvre. Cela permet une véritable mise en avant de la créativité bretonne comme on peut le voir avec le dossier Kreiz Breizh Akademi porté par le documentaire Quatre Saisons de Pauline Burguin. »

Visuel Kub 2

La richesse de la créativité bretonne est enfin mise en lumière par une dimension contributive. La plateforme lance un appel direct à chacun : « Avec simplicité et bienveillance, contribuez à nourrir notre projet ! ». « Pour l’instant, la dimension participative existe, mais elle est assez réduite. A ce jour, le premier cercle de visiteurs est constitué des acteurs de la culture. Ce sont eux qui constituent le socle des spectateurs du webmédia. En passant par leurs réseaux, les publics vont se diversifier et se fédérer », explique Serge Steyer. Par exemple, en diffusant le documentaire Bouroullec & Bouroullec d’Alyssa et Myrha Verbizh, KuB s’adresse aux cinéphiles, au public des expositions qui ont lieu à Rennes en ce moment, aux amateurs de design, bref à une diversité de visiteurs.

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Le jeune public n’est pas oublié. « L’enjeu est de faire venir les jeunes à la culture par des biais tel que le rire avec les collections de courts métrages par exemple, ou d’autres formats qui se prêtent à l’humour, comme des clips avec lesquels KuB fait appel au vote du public, par des instantanés sur l’actualité, etc. ». Enfin, « c’est avec la deuxième version du site que nous ferons appel à la contribution directe du grand public. Les choses se font par étapes. A terme, la dimension participative permettra à chacun de faire des retours, d’émettre une proposition de contenus sur laquelle KuB aura une réflexion. » Ainsi KuB sera une « plateforme éditorialisée fédérée par une communauté d’individus actrice du média, tantôt réceptrice, tantôt contributrice ».

Le webmédia propose des dossiers minutieux sur des thématiques variées à l’image de la richesse de la créativité bretonne d’aujourd’hui. Le pari audacieux d’un média citoyen et collaboratif est donc en très bonne voie !

Clara-Luce Pueyo

La version-test de KuB : c’est à voir ici !