Le 18 mars a débuté la nouvelle édition de CinéMA 35 en Fête. Pendant une dizaine de jours, le festival va s’étendre sur tout le département d’Ille-et-Vilaine, via un réseau de trente et une salles participantes, pour la plupart associatives. Au menu : films courts, interventions de professionnels et longs métrages en avant-première ou inédits, comme nous l’explique Emilie Padellec, coordinatrice et animatrice de CinéMA 35.
– CinéMA 35 en Fête existe depuis plusieurs années maintenant…
Emilie Padellec : La première édition remonte à 1991, puis le festival a évolué jusqu’à prendre sa forme actuelle dans les années 2000. Il fait intervenir les salles adhérentes de notre association, CinéMA 35 (1). Ces salles sont réparties sur tout le département. C’est un réseau très dense, qui va du petit mono-écran en ruralité à des établissements plus importants, comme Le Club à Fougères. Mon rôle, en relation étroite avec le Conseil d’administration, outre le travail sur la programmation et la communication, est de faire le lien entre les exploitants, les partenaires et les invités. Le point fort de l’événement reste le tarif : 3,50€ sur 12 jours, sauf 3D et séances spéciales (2).
– Le festival présente une compétition de courts métrages. Comment avez-vous mis sur pied la sélection ?
E.P. : C’est un des temps forts du festival. Sept films sont en compétition pour le Prix du Jury – Conseil Général d’Ille-et-Vilaine (1 300€) et le Prix du public – Crédit Mutuel de Bretagne (1 300€). Les spectateurs peuvent voter lors d’une projection spéciale, le jeudi 26 mars. Ce soir là, toutes les salles de notre réseau diffuseront le programme simultanément avant de procéder au vote. Il y a aussi un prix décerné par un Jury-Jeunes Passeurs d’images (500€). La remise des prix aura lieu lors de notre soirée de clôture, le samedi 28 mars au cinéma Le Bretagne (La-Guerche-de-Bretagne) en présence du public, des équipes des films, du Jury-Jeunes et du Jury professionnel, présidé cette année par le réalisateur Philippe Muyl.
Nous privilégions les films récents, produits majoritairement en France, d’une durée de quinze minutes environ. Pour ne pas faire doublon avec d’autres festivals, nous ne prenons pas de courts métrages d’animation ou de documentaires et nous nous concentrons sur la fiction.
La sélection se fait en deux temps : d’abord un visionnement de tous les courts métrages inscrits, par la commission animation (membres du conseil d’administration) et moi-même, afin de dégager une trentaine de films qui nous paraissent intéressants. Puis il y a une seconde projection à laquelle tous les bénévoles du réseau sont invités afin d’aboutir à la sélection finale.
– Outre cette compétition, vous proposez aussi de nombreuses animations…
E.P. : Cela va avec l’esprit de convivialité que nous recherchons. Durant toute la « fête », nous proposons des rencontres avec différents invités, comédiens et réalisateurs. Depuis l’année dernière, la thématique des « Premières fois » se veut le fil rouge de notre programmation fédératrice. On s’oriente, par exemple, vers des premiers films. Les invités qui répondent présents viennent accompagner leurs longs métrages aux quatre coins du département, comme Mehran Tamadon avec Iranien, Guillaume Kozakiewiez avec Salto Mortale ou l’acteur Zaccharie Chasseriaud avec Deux temps trois mouvements. Sans oublier les jeunes talents au féminin comme la réalisatrice Lucie Borleteau pour Fidelio – L’Odyssée d’Alice ou l’actrice Alice de Lencquesaing pour Tokyo Fiancée. Il y aura aussi des rencontres-débats animées par le collectif École paysanne 35 et l’association Amar Brésil lors de projections du documentaire Hautes terres de Marie-Pierre Brêtras. Cette année est marquée par le retour au ciné-concert, avec Empreinte Vagabonde. Morgane Labbe et Heikki Bourgault vont mettre en musique des courts-métrages bretons amateurs, dont certains remontent aux années 20. C’est une occasion de proposer une autre expérience aux festivaliers, plus proche du spectacle vivant.
– Vous présentez aussi des films en avant-premières…
E.P. : On a de la chance de vivre dans une région particulièrement dynamique en termes de cinéma ! Les Châteaux de sable d’Olivier Jahan, par exemple, qui sera projeté en avant-première lors de la cérémonie de clôture, a été tourné dans le Trégor-Goëlo. Quant à l’auteur de Melody, Bernard Bellefroid, il a bénéficié de l’accompagnement du Groupe Ouest pour l’écriture de son film ainsi que du soutien de la Région Bretagne et du Breizh Film Fund. On est donc très fiers de pouvoir présenter son film dans pas moins de dix salles du département du 19 au 29 mars ! D’autres avant-premières sont organisées dans les salles participantes, qui sont libres de proposer leurs propres animations.
– Combien de spectateurs attendez-vous cette année ?
E.P : C’est difficile à dire. Il y a une progression ces dernières années, peut-être due à nos efforts de communication et de choix de programmation. Il y a aussi parfois des films porteurs… L’année dernière, sur les douze jours du festival et sur l’ensemble des salles participantes, on a atteint 34 187 spectateurs, toutes entrées confondues. Un beau chiffre !
Propos recueillis par Jean-Claude Rozec
(1) Ciné Mouvement Associatif 35 (association à but non lucratif créée en 1961 et regroupant 35 salles).
(2) Pour les ciné-concerts, les sorties nationales et les avant-premières, le tarif appliqué est à vérifier auprès de chaque salle.
CinéMA 35 en Fête, du 18 au 29 mars 2015. Un événement soutenu par la Communauté de communes Au Pays de la Roche aux Fées, Cinédiffusion, Com’Onze, le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine, le Crédit Mutuel de Bretagne, la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, la DRAC Bretagne, Fougères Communauté, le Pays de Châteaugiron, le Pays de la Bretagne Romantique, le Pays de St-Méen Montauban, la Région Bretagne, Rennes Métropole, Vallons de Haute-Bretagne Communauté, UFFEJ Bretagne/Passeurs d’images, et la Ville de Saint Malo.
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