Du 22 au 25 juin prochain, les Rencontres du Film Documentaire de Mellionnec ce sont quatre jours passionnés dans l’Année du documentaire : des films, en images et en sons, des moments de belle convivialité… mais également un grand rendez-vous de la communauté professionnelle du documentaire, avec ces temps de travail, ses ateliers …
Films en Bretagne a répondu présent à l’invitation de Ty Films quant à co-construire plusieurs temps d’échange sur la journée du vendredi 23 juin : il sera notamment question de l’accompagnement des auteur·es et de la distribution des films documentaires…
Les ateliers proposés par Ty Films, tout au long de ces quatre jours, seront également une occasion de partager le cinéma documentaire, nourrir sa vision, ses pratiques…
LES RENCONTRES PROFESSIONNELLES
Temps de travail « Accompagnement des auteur·es en Bretagne »
télécharger le compte-rendu des échanges avec la Région Bretagne concernant l’hypothèse de la mise en place d’une aide au parcours d’auteur·es dans le cadre du FACCA > ICI |
Vendredi 23 juin 13h30 à 15h | Cinéflap
Réunion du collège des auteur·ices et du collège des producteur·ices de Films en Bretagne
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Vendredi 15h à 18h | Cinéflap
Table ronde : « Distribution(s) des films documentaires »
La Bretagne est, depuis des années, reconnue comme Terre de cinéma et notamment de documentaire. Le paysage cinéma et audiovisuel breton compte aujourd’hui un tissu de professionnel-les très dense, l’annuaire de Films en Bretagne en recense à lui seul plus de 600.
Des films de qualités et reconnus sont produit chaque année, et si la diffusion audiovisuelle fonctionne très bien via le COM et les télévisions locales, la sortie en salle de cinéma peine à émerger. Pourtant il existe un maillage de salle de cinéma fort et une réelle mise en avant des films produits régionalement par Zoom Bretagne et/ou le mois du doc. Mais il semble, que sans un outil de distribution ancré ici, la sortie en salle restera l’exception pour bon nombre de films.
Tous les films produits n’ont pas vocation à être diffusé au cinéma, mais il est possible de déterminer deux catégories de production qui pourraient y trouver leur place :
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Les projets de créations, pensés pour le cinéma, avec une construction narrative forte et une esthétique affirmée qui se servent aujourd’hui de la production audiovisuelle pour exister, même s’ils sont souvent hors format télé. Un parcours national voir international serait envisageable pour cette catégorie.
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Les films thématiques pouvant avoir une vie après la diffusion TV, car ils portent en eux un fort potentiel de débat et d’échanges.
Une structure de distribution pourrait se positionner sur ces projets de films. Elle aurait aussi la possibilité de prendre en charge plus largement la vie du film post production, en assurant le suivi en festival, au mois du doc, ventes internationales …. Le sujet mérite donc d’être interrogé, en abordant autant le potentiel que nous avons en Bretagne que la complexité d’assurer une distribution économiquement viable.
Ty Films et Films en Bretagne proposent un temps échange afin de déterminer s’il est possible d’inventer et/ou de questionner collectivement une structure pouvant porter ce projet. Pour notre premier rendez-vous, nous souhaitons pouvoir établir un socle commun de connaissance de la distribution.
avec
Jean-Jacques Rue, exploitant au cinéma Utopia St Ouen l’Aumône et programmateur pour différents distributeurs (Urban, JHR, Les Alchimistes…) mais aussi directement auprès de producteurs, nous fera un état des lieux des modes de distribution : l’accompagnement, les coûts, les stratégies, les partenariats…Selon les typologies de films.
Laurence Conan, chargée de développement au sein l’association Documentaire sur grand écran qui œuvre depuis 1991 pour la promotion du cinéma documentaire et la diffusion des films en France et dans les pays francophone. Elle accompagne le retour du documentaire en salle sur l’ensemble du territoire national, via la diffusion de films auprès du grand public et le développement d’une offre de services en direction des professionnels : mise en réseau des lieux de diffusion, soutien aux distributeurs, centre de ressources, catalogue de 250 films récents et de patrimoine, formation des programmateurs. (sous réserve)
Fannie Campagna, coordinatrice de Zoom Bretagne nous présentera le réseau des salles en Bretagne, leur point de vue sur la distribution des documentaires ainsi qu’un état des lieux du dispositif en ce qui concerne le documentaire.
Présentation du modèle de distribution de « Tangente », une association fondée par cinq sociétés de production qui ont souhaité rassembler leurs énergies, mutualiser leurs compétences et leurs réseaux dans le but d’offrir à leurs films la plus grande visibilité possible avec l’ambition est d’inventer ensemble un nouveau modèle de distribution pour les films qui ne trouvent pas leur place auprès des distributeurs installés.
modération : Adeline Le Dantec
Co-organisée par Films en Bretagne et Ty Films coordination Laurence Ansquer / Jean-Jacques Rault |
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Vendredi 23 juin, à partir de 18h | Cinéflap
La Fédération de l’action culturelle cinématographique représentée par Documentaire sur Grand Ecran et J’ai vu un Documentaire, vous invite à venir échanger sur ses actions.
Cette rencontre sera suivie de l’Apéro de l’ARBRE (Auteur·ices et Réalisateur·ices de Bretagne)
DES ATELIERS : POUR PARTAGER LE DOCUMENTAIRE, S'INSPIRER
Une journée avec Luc Decaster et Claire Atherton
Après une première vie professionnelle d’une riche diversité (éducateur, dessinateur industriel, professeur d’histoire), Luc Decaster s’est lancé dans la réalisation en 1997 avec Le rêve usurpé. Claire Atherton, monteuse, a travaillé pendant 30 ans avec Chantal Akerman, et collabore avec de nombreux cinéastes (Noëlle Pujol, Elsa Quinette, Maria Kourkouta, Éric Baudelaire, André Gil Mata, Wang Bing…)… En 2000, Luc et Claire se rencontrent à l’occasion du montage de Rêve d’usine : C’est le début d’une longue et fructueuse collaboration, avec Dieu nous a pas fait naître avec des papiers (2004), On est là (2012), Qui a tué Ali Ziri ? (2015) – Leur dernier film Le Chant des oubliés sortira dans les salles en 2024.
Proposée et introduite par Documentaire sur grand écran, cette journée sera composée de temps d’échanges avec Luc Decaster et Claire Atherton, de temps de projections d’extraits de leur filmographie et de la présentation de leur dernière collaboration.
14h : Avant-première du film
Le Chant des oubliés de Luc Decaster
et monté par Claire Atherton
61 minutes • 2022 • Macalube Films
Usine Semperit d’Argenteuil. Face au caoutchouc en fusion, des corps s’engagent entre les rouages des machines. Le couperet tombe : délocalisation. Une symphonie s’empare alors du récit : surgit la destruction des machines, des murs… et d’une communauté étonnante.
« On lâche rien »… Ils sont une poignée, trente, cinquante peut-être, pas plus… La musique de HK résonne fort pour le dernier tour de piste. Ils chantent, s’égosillent encore mais les visages sont marqués. Tout à la fois par le travail depuis des années dans cette usine de caoutchouc à Argenteuil, par la lutte qui s’épuise, par l’inquiétude des jours sans travail qui se profilent. Nous sommes au XXIe siècle, on se souvient quand les débuts du cinéma chantaient avec le début du XXe siècle l’invention industrielle, ces symphonies à la gloire des machines. On se souvient aussi quand le cinéma militant s’inventait pour participer à des luttes ouvrières dans les années 70, ces récits épiques à la gloire des hommes. Dans le vide de l’usine où traînent encore quelques ouvriers en costume de ville comme sur la place du village, de ces images du siècle précédent, il ne reste que celles que nos souvenirs convoquent à partir de ces quelques paroles, quelques gestes du travail, quelques machines encore en marche, comme en suspension, que le cinéaste nous offre avec parcimonie, retenue, délicatesse. Pour Luc Decaster, qui en cinéaste engagé a filmé les ouvriers en lutte pendant plus de vingt ans, il s’agit de continuer à tourner, de continuer à témoigner. Sans nostalgie excessive. La trace du travail et le vide qui gagne, et puis peu à peu le désordre, l’abandon, le post-industriel et la disparition du paysage par destruction à coup de pelles hydro-électriques, pinces à béton et à ferraille. Se déploie ainsi une autre symphonie, en accord avec notre siècle, avant que tout soit effacé et qu’on ait tout oublié de la classe ouvrière.»
Catherine Bizern – Cinéma du réel
Vendredi 10h-12h30 et 14h-17h | Ty salle
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Atelier comédie documentaire : Tableau avec chutes de Claudio Pazienza
Le cinéma documentaire, parce qu’il se soucie de l’état du monde et de ses habitant·es, semble a priori bien imperméable à l’humour. Des cinéastes font pourtant de la comédie documentaire leur moyen d’expression privilégié, d’autres sont à l’affût des situations ou paroles délicieusement drôles. Ils et elles filment alors un rire partagé et complice qui scelle notre rencontre avec les personnes filmées et marque leur puissance d’expression et de résistance.
atelier animé par Corinne Bopp, programmatrice des Rencontres Documentaires de Montreuil (Périphéries)
Samedi 10h-13h | Ty salle
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Film en cours : La fille à la recherche de la cabane
Une rencontre autour du film en cours de production. Un temps fort qui s’inscrit dans la thématique de notre programmation De l’or dans les mains autour du cinéma d’animation, concoctée par le comité des « Projections nomades » et que vous pouvez découvrir depuis quelques mois déjà en Centre Bretagne – une belle occasion aussi de reprendre des nouvelles de ce duo de cinéastes, accueilli en 2021 dans le cadre des résidences d’écriture de Ty Films.
atelier animé par Valentine Roulet, en présence des réalisatrices Phane Montet et Mona Schnerb
Dimanche 13h30-15h30 | Auberge | En présence des deux cinéastes
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Table ronde : D’une mémoire familiale au récit documentaire
Claire Latxague, Tony Quéméré et Nathalie Marcault ont un point commun, celui de raconter et d’explorer la mémoire de leurs familles, au « je ». Il et elles racontent, questionnent, enquêtent, brisent les tabous, à l’aide de différents dispositifs : entretiens, archives, appel à des historien·nes, voix off… Leurs films nous racontent différentes époques, les relations et interactions entre les générations, et permettent la transmission d’une histoire commune – enfin rendue visible et audible.
avec Claire Latxague, réalisatrice du documentaire sonore Germaine ou la retenue • Nathalie Marcault, réalisatrice du film La moitié du monde • Tony Quéméré, réalisateur du film Eldorado ••• modération : Maxime Moriceau, Ty Films
Dimanche 15h30 | Sous le chapiteau