Le vent tourne ? • Par Maël Nouvel


Bonjour à toute l’équipe de Films en Bretagne,

Dans un premier temps, j’espère que vous vous portez tous bien en ces temps difficiles !! On se verra sûrement en octobre à Saint-Quay-Portrieux, je compte bien y aller ; notamment pour écouter les réflexions concernant la place du secteur du cinéma aujourd‘hui et plus précisément en Bretagne.

Je ne sais pas si on peut considérer mon mail comme une contribution mais je voulais apporter mon témoignage de cette crise au sujet de notre secteur d’activité. Cela est donc purement subjectif mais je voulais la partager avec vous car vous êtes des acteurs importants à l’échelle régionale.

 

L’AVANT- CRISE 

Depuis deux ans, j’ai appris petit à petit les rouages du métier de comédien et j’ai vite observé qu’il était difficile, sur notre territoire, de travailler régulièrement, les rôles principaux étant attribués en amont la plupart du temps à des parisiens. Vu le prix des loyers à Paris, même avec un travail alimentaire, il est impossible de s’y installer pour cumuler ses cachets. Et prendre le train vaut plus cher que le cachet lui- même. Bref, une situation délicate pour devenir intermittent.

 

PENDANT LE CONFINEMENT :

Comme beaucoup de comédiens et techniciens avec qui je suis en contact, la crise a fait des ravages dans les projets mais surtout dans nos têtes. Certains remettent en question leur activité, d’autres abandonnent ou bien résistent selon le degré de persévérance. Bref, un coup dur pour le moral. En ce qui me concerne, durant ces deux mois, j’étais complètement perdu ; c’était déjà compliqué mais là, avec la crise… Je m’imaginais tel un Don Quichotte des temps modernes voulant vivre de son métier. Hérésie !!

 

L’APRES CONFINEMENT

Malgré cet état de pessimisme avancé, il y avait cette petite flamme en moi toujours présente. J’ai postulé à une annonce pour laquelle j’ai obtenu mon premier rôle dans un film institutionnel et… tourné en Bretagne à Sarzeau !! Ma motivation et ma persévérance sont revenues au plus haut niveau.

Le secteur du cinéma est durement touché mais je sens le vent tourner, j’ai l’impression que cette crise va décentraliser les projets et permettent aux régions et à leurs intermittents d’en bénéficier. Je rêve en tout cas un jour de pouvoir vivre de mon métier en jouant dans ma région, sans devoir obligatoirement aller à Paris, du moins pas tout le temps !!

En Bretagne d’ailleurs, R.A.P.A.C.E. regroupe aussi un bon collectif d’associations audiovisuelles et, avec cette crise, il est fortement probable que les gens se rapprochent encore plus et avec encore plus de bienveillance pour créer ensemble de nombreux projets. En tout cas, pour tous projets rémunérés, j’invite les agences de pub et les productions bretonnes à se concentrer sur les techniciens et les artistes de leur région. Ensemble, on est plus fort, ensemble on va plus loin.

 

Merci de votre attention, en espérant que ce témoignage servira à quelque chose. Je vous souhaite une belle fin de journée.

À bientôt,

Maël Nouvel
Comédien