
Le Festival Films Courts de Dinan, rendez-vous international consacré au court métrage francophone, se tiendra du 19 au 23 novembre à Dinan. Nouveauté cette année : le Film Pro Dinan, deux journées de rencontres professionnelles (21 et 22 novembre) dédiées à la jeune création francophone.
À cette occasion, nous avons posé nos traditionnelles « 3 questions à » Philippe Gautier, fondateur et délégué général du Festival, également président de l’association Court vers le large. Originaire de Dinan, formé à l’INA Sup et à la Sorbonne, passé par CANAL+ et plusieurs festivals internationaux, il a créé le Festival en 2017.
3 QUESTIONS à PHILIPPE GAUTIER
Films en Bretagne :
Pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a poussé à créer un festival de court métrage en 2017 à Dinan ?
Philippe Gautier :
Très attaché à mon territoire, j’ai grandi à Dinan, bercé dès l’enfance par la passion du cinéma. Initié très tôt aux métiers techniques de l’audiovisuel, j’ai eu la chance, dès 12 ans, de découvrir les plateaux de tournage grâce au tissu associatif régional si riche et dynamique.
Diplômé du master D2A (Droit, économie et gestion de l’audiovisuel) à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne et d’une formation de cinq ans en production cinématographique, j’ai débuté comme assistant de production, avant de travailler pour des festivals puis comme coordinateur des partenariats cinéma pour le Groupe CANAL+. Animé par le voyage et l’ouverture au monde, j’ai toujours eu à cœur de défendre l’échange. La francophonie m’a semblé un terrain idéal pour explorer des thématiques universelles à travers des regards singuliers et pluriels, tout en favorisant la circulation et la coopération internationale.
C’est dans cet esprit que je coconstruis, depuis huit ans, le Festival Films courts de Dinan, avec une équipe passionnée de bénévoles et de nombreux partenaires fidèles comme Emeraude Cinémas qui nous a fait confiance en premier. Grâce à leur énergie et à leur enthousiasme, cette huitième édition ose encore : 100 films projetés, 54 en compétition, la création de Dinan Film Pro, nos premières journées professionnelles, et une programmation plus ambitieuse que jamais.
Films en Bretagne :
De nombreux festivals de court métrages existent en France et en Bretagne. Comment votre festival se positionne et se distingue ? Quelle vision du cinéma portez-vous et comment se traduit-elle dans votre programmation ?
Philippe Gautier :
Le Festival Films courts de Dinan se distingue par son ancrage territorial fort et sa capacité à allier local et international. Il crée un pont entre auteurs émergents, professionnels et territoires de la Francophonie. Sa programmation, entièrement dédiée au court métrage francophone, propose une sélection riche et diversifiée du Canada à l’Europe, en passant par l’Afrique. Tout en restant profondément ancré dans son terreau breton ! Notre vision est centrée sur la diversité des regards et des histoires, avec un engagement clair pour la promotion de la francophonie. Le Festival place aussi un point d’honneur sur l’analyse critique de ces nouvelles images : le jury SFCC de la critique (porté par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma) propose une délibération publique à l’issue du Festival, et le jury Pass Culture, composé de huit jeunes Bretons, est accompagné dans l’analyse des films par un parrain (cette année, le réalisateur Chad Chenouga).
Début novembre, notre association a été appelée à présenter des cartes blanches internationales, avec le Festival du film francophone de Tübingen (Allemagne), Cinémania à Montréal et le Centre culturel de Dinant (Belgique). Cette reconnaissance montre que l’aventure née à Dinan rayonne bien au-delà de nos remparts et nourrit l’exploration d’écritures innovantes, d’interprètes prometteurs et de regards singuliers : les nouvelles voix du cinéma francophone.
Films en Bretagne :
En septembre 2025, vous avez annoncé la création de Dinan Film Pro, un rendez-vous professionnel consacré au court métrage francophone. Pouvez-vous nous expliquer la genèse de ces rencontres et les perspectives ?
Philippe Gautier :
Je reviens tout juste des Rencontres de Coproduction Francophone (RCF), organisées par le Film Fund Luxembourg pour leur 21ᵉ édition. Une initiative formidable soutenue par le CNC et de nombreux partenaires internationaux. Les échanges que j’ai pu avoir avec les décideurs et les talents ont confirmé l’importance d’une plateforme dédiée à la jeune création francophone, orientée vers la circulation des œuvres, la découverte de talents et la coproduction. C’est précisément l’objectif de Dinan Film Pro (21–22 novembre), fruit de sept ans d’engagement et de travail tant en Bretagne qu’au niveau national et international. Ces premières journées proposeront six sessions pour réfléchir et construire ensemble des passerelles entre les pays membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Au programme : coproductions francophones, tremplin jeunes talents, IA générative, focus Madagascar, droit à l’image et pratiques du casting entre France et Belgique. Tables rondes, cartes blanches et temps de networking offriront un cadre idéal pour échanger, collaborer et pitcher des projets, renforçant ainsi les liens au sein de la communauté francophone du cinéma. C’est tout cela Dinan ! Une histoire de passion et d’engagement, marquée par des invités exceptionnels et un esprit d’innovation toujours plus grand.
Propos recueillis par Films en Bretagne, novembre 2025.
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