Le Festival National du Film d’Animation – qu’il a été si bon de retrouver en présentiel et sur les écrans des salles obscures à Rennes en avril dernier – nous rappelle l’atout que représente l’ancrage de l’animation sur le territoire.
Le festival, l’action de l’AFCA tout au long de l’année, les réseaux professionnels qui gravitent et se croisent sur le sol rennais animent et nourrissent la communauté professionnelle bretonne. Parce qu’un festival demeure un espace de visibilité, d’émulation et de concertation !
Sabine Zipci, déléguée générale de l’AFCA, nous en dit plus…
Le Festival National du Film d’Animation 2022 s’est achevé avec le sentiment que ce retour à une édition physique, après deux années en ligne, était une belle réussite. Confirmez-vous ces bonnes ondes ?
Le sentiment de réussite suite à cette édition a été ressenti par l’équipe organisatrice d’une part, et largement confirmé par ses participants d’autre part. Plus de 400 accrédités, 4500 scolaires, sans compter les nombreuses familles, partenaires et médias ont salué le retour du Festival à Rennes déployé à travers 8 lieux pendant 5 jours (+ 12 lieux pour les séances scolaires du 31 mars au 8 avril). Les 140 films en sélection ont été mis en valeur à travers 49 séances publiques, accompagnés par leurs créateurs heureux de retrouver le public.
11 000 entrées en salles et pas moins de 4000 visiteurs aux expositions et autres activités ont prouvé que les deux années en ligne du Festival n’ont terni ni l’intérêt des publics pour le cinéma d’animation français, ni leur fidélité à cet évènement incontournable en plein développement.
Les rencontres professionnelles étaient, cette année, particulièrement étoffées. Ces nouvelles propositions ont-elles trouvé leurs publics ?
L’éditorialisation des rendez-vous professionnels en plusieurs parcours (écriture, production, volume, exploitation et technique) a permis aux accrédités de s’orienter plus aisément vers les évènements les plus intéressants selon leurs profils. Ces cinq parcours se déployant en parallèle sur trois jours, ils ont su trouver leurs publics et générer des échanges riches et pointus, en proposant des formats divers : atelier, table ronde, présentation ou carte blanche. Les accrédités se sont déployés équitablement entre les évènements survenant au même moment, pour composer des groupes plus ou moins importants, de 20 à plus de 100. Il semble que cette formule réponde aux attentes des professionnels qui souhaitent cibler des rendez-vous prioritaires à travers l’offre de près de 50 rencontres (professionnelles et publiques), tout en ayant à côté des temps libres pour des échanges plus informels et la possibilité de découvrir la sélection officielle en salles.
Et sous question : réussissez-vous à attirer les professionnels au-delà des réalisateurs et étudiants dont les films sont programmés à Rennes ?
Les quelques 400 accrédités professionnels présents lors de cette édition représentent, pour un peu plus de la moitié, les invités du Festival (dont les réalisateurs et étudiants en sélection officielle d’une part, et les intervenants aux rendez-vous professionnels d’autre part). Environ 170 accrédités participent, eux, en tant que professionnels « extérieurs » et ne sont pas directement liés à la programmation. Parmi ces derniers, on retrouve majoritairement des étudiants en école d’animation, producteurs, scénaristes et auteurs indépendants, techniciens venus de toute la France.
On a encore le sentiment que la communication autour de l’événement et la visibilité du festival dans Rennes restent perfectibles. Comment imaginez-vous palier ces carences ?
Le Festival national du film d’animation est un événement dense avec la particularité de mélanger les propositions et les typologies de publics. Avec près de 260 actions au total (à destination du grand public, des publics scolaires, des professionnels…), il est essentiel de pouvoir déployer des communications ciblées sur un calendrier étendu.
Après deux éditions en ligne et une perte de visibilité sur le territoire, l’enjeu à venir est de pouvoir rassembler un plus grand nombre de publics locaux, de Rennes et plus largement de Bretagne. Les contraintes liées à la vie culturelle déjà dense dans la ville et les limites de communication dans l’espace public impose d’établir une stratégie basée sur les réseaux sociaux et les communautés intéressées par le cinéma, l’image ou les industries créatives. A cela s’ajoute tout le travail mené par les équipes de médiation auprès de structures spécialisées ou événements partenaires. Un projet de fond qui se construit dans le temps et qui pourra se renforcer en s’adjoignant, à moyen terme, une mission dédiée à l’année.
S’agissant des publics professionnels, nos actions de communication, déjà bien en place, seront renforcées pour cibler davantage les écoles et les étudiants en cinéma d’animation. En outre, nous porteront une attention toute particulière pour faire connaitre l’événement auprès des techniciens de l’animation aujourd’hui minoritaires. Et cela à l’échelle nationale.
Propos recueillis par Jean-François Le Corre
Juin 2022