Patience et longueur de temps…
… et pourtant la fatigue et la colère sont là…
Depuis des mois, nous travaillons des scénarios imaginaires, d’autres qui le sont moins, dans des conditions imaginaires sous conditions, d’autres qui le sont moins : une histoire d’années blanches, d’années noires et de zones grises.
Une équation d’autant plus douloureuse que le contexte s’acharne à nous déconnecter les uns et les unes des autres, à nous déconnecter aussi des imaginaires qui nous nourrissent et nous tiennent debout.
Alors voilà, dans les rangs de Films en Bretagne, nous nous félicitons des signaux positifs de ces temps paradoxaux où de nombreux succès s’enchainent malgré la crise sanitaire. Mais la circulation des œuvres dans une diffusion numérique généralisée et trop souvent désincarnée ne peut être qu’un temps d’adaptation, pas un modèle pérenne.
Nombre d’acteurs culturels, qui font le dynamisme de ce territoire de diffusion et de lien avec tous les publics, sont à l’arrêt. A l’image de nos collègues du spectacle vivant, des musiques actuelles, des arts visuels… De tout ceux dont le quotidien est précisément le lien aux territoires et aux publics.
Aux salles de cinéma fermées depuis trop longtemps, aux théâtres et aux salles de spectacles fermées depuis trop longtemps, aux auteurs et créateurs malmenés statutairement et économiquement, à tous les prestataires du secteur culturel sans activité depuis des mois, aux intermittents qui s’inquiètent à juste titre de leur avenir, de leur capacité à résister, qui se révoltent face à l’insolence de décisions règlementaires pour le moins décalées du contexte…
Films en Bretagne leur adresse un message de sincère soutien et de solidarité volontaire. La conviction chevillée au corps, qu’en ces temps où nous n’aurons jamais autant parlé de culture et de son « essentiel », nous trouverons ensemble l’énergie et l’obstination de participer activement à l’émancipation citoyenne en défendant nos métiers, nos créateurs, nos imaginaires et notre conception du partage.
Parce que l’obstination, la persévérance et la conviction sont sans doute les points cardinaux qui nous relient et nous tiennent.
Le vie est sacrée, nous sommes tous d’accord sur ce point. Que la santé publique observe un principe de précaution, nous sommes tous d’accord sur ce point. D’autres secteurs d’activité souffrent aussi durement de cette crise, nous en sommes bien conscients. Néanmoins, une vie sans culture, une vie sans imaginaire, une vie sans relation… est une vie qui se sclérose.
Et au jeu du « quoi qu’il en coûte », nous ne nous battons malheureusement pas à armes égales !
Nous appelons le Président de la République et le gouvernement à tenir le calendrier de réouverture des salles de cinéma et de spectacle annoncé le 29 mai.
Nous demandons au gouvernement et aux partenaires sociaux de répondre au plus vite aux craintes et aux attentes des intermittents du spectacle, des auteurs et créateurs qui, du fait de l’arrêt durable de leurs activités, ne sont plus en capacité d’envisager leur avenir professionnel et économique.
Films en Bretagne
Union des professionnels