Maïwenn Thominot a notamment été, pendant 9 ans, administratrice du Centre d’art contemporain d’intérêt national Passerelle à Brest. Elle succède à Fabienne Wipf à la direction de l’association Côte Ouest. À l’occasion de sa prise de poste et de l’imminente 39ème édition du Festival européen du film court de Brest, nous lui avons posé nos traditionnelles 3 questions…
Films en Bretagne :
Pouvez-vous nous raconter votre parcours et nous expliquer ce qui a vous conduit à prendre la direction de Côte Ouest ? Quel rapport entretenez-vous avec le cinéma ?
Maïwenn Thominot :
Je suis arrivée à Brest en 2011 pour suivre le master 2 Management du spectacle vivant. Après un stage au Festival les Rockomotives à Vendôme, quelques emplois et engagements associatifs, j’ai fait le choix de revenir à Brest où j’ai pris le poste de chargée d’administration à Passerelle en 2015. J’y ai découvert le secteur des arts visuels, ce qui m’a permis de développer ma curiosité et d’affiner mon regard. Après 9 ans au sein de l’association Passerelle, où j’ai pu faire évoluer mon poste et participer au développement de la structure, j’avais envie d’une nouvelle aventure professionnelle. Je ne suis pas spécialiste du cinéma mais je connais très bien le fonctionnement du secteur culturel et plus particulièrement associatif. Le cinéma est un art que j’adore et je me réjouis de participer à une association et un Festival favorisant l’émergence et la diffusion de nouveaux talents. Pour qu’un tel projet de repérage existe, il faut que la structure soit solide et organisée, c’est sûr ce plan que portera ma direction.
Forte de mon expérience à Passerelle, complétée d’une expérience de directrice de production sur un court métrage produit par le GREC, j’ai eu l’envie et l’énergie de postuler et de me projeter en tant que directrice de Côte Ouest.
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Films en Bretagne :
Vous allez vivre votre première édition du festival. On imagine que c’est avec enthousiasme que vous attendez cela ! Quels sont les moments qu’il vous tarde particulièrement de découvrir et vivre ?
Maïwenn Thominot :
Tous ! 🙂
C’est vraiment le Festival en entier que j’ai envie de vivre, pour avoir une vision globale et pouvoir préparer au mieux les prochaines éditions notamment la 40ème l’année prochaine 😉
Ce sera une édition d’observation pour moi, avec une attention particulière portée sur l’organisation. Je serai attentive à la façon dont nous allons vivre ce festival avec l’équipe et l’association.
J’ai vraiment hâte de rencontrer le public, les bénévoles et les professionnel·les du secteur.
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Films en Bretagne :
Après des « années atypiques » dues au Covid, le secteur associatif culturel voit ressurgir des questions « anciennes » et se confronte à des enjeux de taille : sources de financements, Ressources Humaines, gouvernance, etc…quels vous semblent être les défis de Côte Ouest et du Festival européen du film court de Brest ? Comment abordez-vous cela ?
Maïwenn Thominot :
À ce jour, les enjeux à très court termes pour Côte Ouest et le Festival sont : le retour au Quartz et que cette édition se passe dans les meilleurs conditions pour tout le monde (équipe, conseil d’administration, artistes, bénévoles, professionnel·les, partenaires, publics…) Les défis du secteur au sens large sont selon moi de continuer à porter nos projets, soutenir la création artistique dans toute sa diversité tout en étant bien conscient.e de l’évolution de la société et de sa fragilité. Il est urgent de lutter contre les discriminations et enclencher une démarche de transition écologique, bien sûr dans la limite de ses capacités et en se reposant sur les ressources déjà existantes. Pour cette édition, je mets en place un protocole et une charte de lutte contre les VSS (violences sexistes et sexuelles) pour cela je me base sur la mission régionale Stourm portée notamment par le Collectif des festivals en région et le Festival Astropolis à Brest. Cette charte sera distribuée à l’ensemble de l’équipe, du conseil d’administration, des bénévoles et des professionnel.le.s. Une communication sera faite pour le public du Festival. C’est un sujet important auquel je porterai une grande attention en tant que référente VSS du Festival et de l’association.
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Propos recueillis par Lubna Beautemps pour Films en Bretagne, octobre 2024.