ENTREPRISES DE PRODUCTION DOCUMENTAIRE

MARTINE VIDALENC – MARMITAFILMS – Bordeaux - Aquitaine

J’ai pris du plaisir à produire à Paris, j’en prends davantage encore à produire depuis Bordeaux, en partie parce que la Région Aquitaine, pour moi, c’est d’abord un choix de vie. Lorsque j’ai créé Marmitafilms, le challenge était de l’inscrire dans la durée comme un lieu inédit de création. C’est une force de produire en région. En Aquitaine, nous bénéficions d’une grande qualité d’écoute de la part de l’institution, des diffuseurs, des salles…  Et pour ce qui est des relations avec le national, nous savons qu’il est essentiel d’être mobile et nous allons à la rencontre de nos interlocuteurs.

JEAN-MARIE BARBE – ARDÈCHE IMAGES PRODUCTIONS, TËNK - Lussas – Rhône-Alpes

Ma génération avait fait le choix de faire du cinéma ici en région à Lussas en Ardèche, notre conviction était que le centre était partout. L’avenir nous a donné raison. Nous avons créé un lieu, un village avec à la fois l’université, la culture au sens du festival et l’industrie avec les sociétés de production. Aujourd’hui, il y a des jeunes qui nous emboitent le pas, c’est super important, c’est intéressant d’avoir des lieux qui maintiennent un regard sur le temps présent.

LAURENCE ANSQUER – TITA PRODUCTIONS – Marseille / Douarnenez - Provence-Alpes-Côte d’Azur / Bretagne

A part le fait que nous sommes toujours en déplacement et que notre bilan carbone est très mauvais (avion Brest/Marseille), je trouve que nous avons une bonne solidarité entre producteurs en région, nous avons les mêmes préoccupations et nous nous soutenons. Être en déplacement, ça oblige à se bouger, à se renouveler, il faut aller à Paris, sur les marchés, dans les festivals, pour rencontrer les chargés de programmes susceptibles de financer nos projets. Mais je pense qu’il y a aussi beaucoup de producteurs à Paris pour qui c’est difficile.

JÉROME DUC-MAUGÉ – COCOTTES MINUTE PRODUCTIONS - Lyon - Rhône-Alpes

Qu’est-ce qu’un producteur en région ? Je ne me considère pas comme un producteur régional. Je vis en région. Je travaille principalement sur mon territoire régional mais nous ne sommes pas sur un circuit court de type agricole. Nos collaborateurs, nos partenaires et nos clients sont partout, dans toute la France et à l’international.
Je suis membre de la commission région du SPI. Sur ces questions, le rôle du SPI est d’écouter ses adhérents de région, d’alerter les pouvoirs publics et de respecter la diversité.

SERGE LALOU – LES FILMS D’ICI – Paris/Montpellier – Île-de-France/Languedoc-Roussillon

Je vis à Montpellier depuis 7 ans et je vais à Paris un jour et demi par semaine. La société parisienne est gérée à distance. Je suis convaincu qu’il faudrait créer des délégations régionales au sein de l’USPA afin d’impliquer les producteurs parisiens dans les problématiques régionales et de s’appuyer sur leur poids politique et économique pour contrer les mécanismes de pouvoirs locaux. Pour ma part, j’ai co-organisé en avril 2015, les Etats généraux de la production audiovisuelle en région à Montpellier.

ESTELLE ROBIN YOU – LES FILMS DU BALIBARI – Nantes – Pays de la Loire

Produire en région, ne veut pas dire nécessairement des films traitant du territoire. Notre schéma de production va du local, au régional, au national et à l’international. Pendant longtemps, les gens m'interrogeaient sur cette envie de rester à Nantes. Cela leur semblait compliqué. Mais aujourd’hui, quand ils y viennent, ils mesurent la qualité de vie que nous avons, et nous envient presque. Le tissu professionnel s’est beaucoup densifié ces dernières années, nous avons de plus en plus de collaborateurs (ou potentiels). Il  est d’autant plus important d’animer ces réseaux via un travail collectif, associatif, et de s’y engager. C’est pourquoi nous avons crée La Plateforme, Pôle audiovisuel et cinéma en Pays de la Loire.