CENTRALISME / CINÉMA

Agrément et distribution

Répartition géographique des entreprises de production de documentaires agréés & des entreprises de distribution de films cinématographiques (NAF 5913A).

Source : CNC, Audiens

Total : 149 entreprises
Source : CNC (2012-2015)
 
Total : 139 entreprises
Source : Audiens (2014)
 

 

CENTRALISME / CINÉMA

Le documentaire est de plus en plus présent au cinéma. D’après l’étude Scam / ACID / SRF « Ecrire et accompagner le documentaire en salles », en 2015, 104 documentaires sont sortis en salles (toutes nationalités confondues) et 47 longs-métrages documentaires ont été agréés en France, un niveau bien au-dessus de la moyenne de la décennie (34).

Si la production de documentaires pour le cinéma s’est développée en régions ces dernières années, on constate cependant que 79% des entreprises ayant produit un documentaire agréé entre 2012 et 2015 étaient établies en Île-de-France. En comparaison, 69% des entreprises ayant produit un documentaire primo-diffusé sur une chaîne de télévision sur la période étaient établies en Île-de-France. La production de documentaire pour le cinéma est encore plus concentrée géographiquement que la production documentaire pour la télévision.

Selon les données Audiens, 81% des entreprises de distribution de films cinématographiques (NAF 5913A) étaient situées en Île-de-France en 2014. Dans la mesure où le rôle des entreprises de distribution n’est pas comparable à celui des chaînes de télévision dans l’économie de l’audiovisuel, peut-on parler de centralisme du cinéma documentaire ? Dans l’économie du cinéma, un certain nombre de financements publics nationaux et territoriaux peuvent être attribués sans l’obtention préalable de l’engagement d’un distributeur. En pratique, selon les professionnels du secteur, un long-métrage bénéficiant déjà d’un vendeur ou d’un distributeur confirmé sera souvent considéré plus sérieusement. Ces entreprises étant majoritairement implantées en Île-de-France, les producteurs de documentaire en régions ont de fait un accès moins immédiat à ces acteurs-clés de la diffusion des films.

Par ailleurs, le lancement des films à Paris (sortie et avant-première) s’avère incontournable pour qualifier une sortie nationale - l’une des conditions d’éligibilité aux aides à la distribution du CNC -, ainsi que pour bénéficier de la couverture médiatique nécessaire à l’exposition des films dans un maximum de salles de cinéma du territoire. On peut donc parler de centralisme de la production de documentaire pour le cinéma, souvent intériorisé – comme peut l’être le centralisme de l’audiovisuel public - par les professionnels en régions. Néanmoins, la volonté marquée d’un certain nombre de producteurs/trices de documentaire d’investir le champ du long-métrage pourrait, notamment si elle est accompagnée par des politiques territoriales attentives à cette évolution, faire bouger les lignes et les pourcentages.