COMMUNIQUÉ DE PRESSE /
LETTRE OUVERTE à M. François Hollande

Lorient, le 7 juillet 2014

Nous,

Films en Bretagne, Union des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel,
Actions Ouest, association des comédiens et techniciens,
L’APAB, association des producteurs,
L’ARBRE, association des réalisateurs,
représentons plus de 600 professionnels – de la création à la diffusion – basés en Bretagne. Nous avons tous au cœur de nos projets associatifs et de nos entreprises de création, des valeurs de partage, de professionnalisation et de travail collectif.

Nous vous écrivons pour vous faire part de notre inquiétude quant à l’avenir des annexes 8 et 10 du régime d’Assurance-chômage. Nous sommes solidaires des intermittents du spectacle, des précaires, et plus généralement de tous ceux pour qui l’emploi est forcément discontinu sans pour autant ouvrir droit à l’intermittence.

Nous nous associons pleinement aux organisations professionnelles et syndicales qui ne cessent depuis trois mois de réclamer le non-agrément de l’accord du 22 mars. En dépit des nombreux rapports commandités depuis 10 ans, du travail de la Commission parlementaire sur l’emploi artistique et de celui du Comité de suivi, des propositions chiffrées de réformes, des nombreux courriers de soutien d’élus de tous bords, d’organisations professionnelles (du théâtre, de la musique, du spectacle vivant, des arts de la rue, du cinéma et de l’audiovisuel), des nombreuses manifestations, grèves et annulations, votre gouvernement a choisi de l’agréer le 26 juin dernier.

Les propositions faites par le Premier ministre le 19 juin nous semblent insuffisantes et pour certaines dangereuses :

– la prise en charge par l’État du nouveau différé d’indemnisation sort les intermittents de la solidarité interprofessionnelle et en fait des privilégiés par rapport aux autres chômeurs ;

– la sanctuarisation des budgets du spectacle vivant le met en concurrence avec les autres secteurs culturels, et notamment avec l’audiovisuel qui lui se voit demander un effort de 150M d’€ par ponction sur le budget du CNC.

La réforme de 2003 est décriée depuis 10 ans maintenant, et ce nouvel accord renforce encore la logique de capitalisation assurantielle : plus un intermittent travaille, plus il cotise, plus il touche d’allocations. Elle accentue les inégalités en favorisant les plus actifs, en fragilisant les plus précaires et en excluant les plus vulnérables. Nous vous rappelons que seul 1 intermittent sur 2 touche des allocations et que 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés.

Nous serons très attentifs au déroulé de la mission de concertation confiée à Mme Archambault et Mrs Gilles et Combrexelle. Nous espérons fortement que la promesse d’associer les organisations non-syndicales représentatives du secteur, comme le Comité de suivi et le CIP, sera tenue et que leurs propositions chiffrées – plus justes et plus économiques – seront prises en compte.

Nous confirmons notre rejet global de cet accord et nous vous demandons expressément de revenir à une logique de solidarité interprofessionnelle et de défense des droits sociaux.

CONTACT :

Frédéric Le Gall, président d’Action Ouest
06 03 29 75 90 – actions.ouest@gmail.com