Avec treize prix à son actif, «Le Petit Dragon» de Bruno Collet n’en a probablement pas fini de bondir sur les écrans. Le 1er février, il est diffusé sur France 3 dans l’émission « Libre court ».

Sa sélection au Sundance, le festival américain de cinéma indépendant crée par Robert Redford où il n’y a cette année que six courts métrages français en compétition, pourrait avoir un nouvel effet démultiplicateur sur la carrière de cet hommage animé à Bruce Lee. Impressions du réalisateur.

Surpris du succès du film ?

Je suis surpris par la variété des publics touchés. Au-delà des prix dans des compétitions de film d’animation, j’ai eu des récompenses dans des catégories « jeunesse », « humour », « fantastique »… C’est plus varié que pour mes films précédents.

Une sélection au Sundance, ça te fait quoi ?

Je suis ravi, c’est un festival très prestigieux. Je suis content pour le film. Ça peut lui ouvrir des perspectives sur le marché américain. Il y a quelques chaînes de télé là-bas, non ? Plus le film marche, plus j’aurai de facilités à faire le prochain.

Tu n’y es pas allé ?

Non, se retrouver tout seul dans ce genre de manifestations peut être d’un ennui profond. C’est comme les fêtes de mariage : quand tu connais personne, c’est mortel. Et puis, je n’aime pas trop les voyages. Je parle mal l’anglais. On peut voyager en écrivant des histoires sans bouger de chez soi. Regarde Jules Verne.

Rêvons un peu : suite à cette sélection, le studio Pixar t’appelle pour te faire travailler, tu dis quoi ?

Super ! On monte une co-production avec la Bretagne, et le film se tourne ici ! J’ai envie de continuer à travailler avec les mêmes, je suis très fidèle.

Bruce Lee était-il un héros de jeunesse ?

On y jouait sans arrêt dans la cours de récré, en soignant particulièrement les bruitages. Et 30 ans après, en passant devant une vitrine de jouets, je me suis aperçu qu’il était toujours là, entre Superman et Batman. Bruce Lee, c’est aussi un des premiers super héros non-occidental.

Un film t’a marqué récemment ?

Valse avec Bachir : la douceur de la forme et la profondeur du fond. Qu’un long métrage d’animation ait pu marcher auprès d’un public adulte, c’est important. Après Persépolis et Mary et Max, c’est la preuve que ça peut fonctionner.

Et toi, des projets de long métrage ?

Oui, un projet autour de l’histoire d’un tableau très célèbre : Le radeau de la Méduse. En 1818, le peintre Géricault s’atèle à cette toile gigantesque en partant d’un fait-divers de son époque. Il en deviendra à moitié fou.

Propos recueillis par Philippe Baron

Le Petit Dragon / 2009 / 8′ 30 » / une coproduction Vivement Lundi ! – Nadasdy Film

Plus d’informations : www.vivement-lundi.com/vivement-lundi/Le-petit-dragon.html