A Lorient, le 10 novembre 2015

 

Madame la Présidente,

Le CNC veut-il réellement soutenir la création documentaire ?

Simultanément à la mise en place d’une réforme dont l’objectif annoncé était un meilleur soutien à la création, la profession fait face à un discours contradictoire du CNC. Si d’un côté les œuvres les mieux financées voient leurs budgets encore renforcés, les films fragiles, majoritairement soutenus par les diffuseurs les plus modestes, voient leur viabilité menacée.

Depuis près d’un an des projets sont stoppés, des sociétés sont en péril, des auteurs et des techniciens paupérisés : c’est tout un pan de la création documentaire qui est en danger.
La direction de l’audiovisuel du CNC bloque des soutiens pourtant votés par ses propres commissions, tarde à signer des autorisations administratives, reporte le versement des aides. La trésorerie de nombreuses entreprises s’en trouve totalement asséchée.

Alors qu’une de ses missions est de « financer les créateurs d’aujourd’hui et de demain, et de réguler les marchés du cinéma et de l’audiovisuel », le CNC pénalise ces créateurs et ces producteurs indépendants dont il a pourtant favorisé l’émergence.

Nous, producteurs, auteurs, techniciens, attirons votre attention sur notre grande inquiétude et sur la colère qui monte. Nous demandons :

– que les soutiens votés par les commissions du CNC soient versés dans les plus brefs délais ;

– que l’élaboration et l’application des nouvelles règles se fassent dans un esprit de concertation et dans des délais permettant aux professionnels de s’adapter ;

– que le CNC fasse preuve de bienveillance à l’égard des œuvres les plus fragiles comme le préconise l’Union Européenne.

Dans l’attente que le CNC mette enfin un terme à cette crise, veuillez agréer, Madame la Présidente, l’expression de nos respectueuses salutations.

Le conseil d’administration de Films en Bretagne