Jeudi 28 janvier, Rosemonde Roussey (coordinatrice de la mission Zoom Bretagne au sein de Cinéphare) a présenté aux adhérents présents à l’Assemblée Générale de Films en Bretagne un nouvel outil pour encourager la diffusion des films professionnels produits et / ou tournés sur le territoire : le Catalogue Films Bretagne.

 

 – A qui se destine ce catalogue récemment accessible sur la toile ?

Rosemonde Roussey : Avant tout aux professionnels de la diffusion, cinémas, médiathèques, les 400 structures de diffusion avec qui nous travaillons sur le territoire. Il leur permet de prendre connaissance de l’existence de ces films régionaux, – par leur production ou leur implantation de tournage -, et de les proposer à leur public. En ce sens il fait partie intégrante de la mission de Zoom Bretagne.
La consultation du catalogue est toutefois ouverte à tous, c’est donc une vitrine supplémentaire mettant en avant le dynamisme de la production bretonne et le lien fort que la région entretient avec le cinéma. Le Catalogue Films Bretagne contient à ce jour 981 fiches de films, sans restriction de genres, ni de durées, le film le plus ancien datant de 1929. Une centaine de ces films sont visibles en ligne, pour les diffuseurs uniquement.

 – En quoi ce catalogue diffère de ceux pré-existants, comme la Base film Bretagne portée par la Cinémathèque, ou Bretagne et diversité ?

Ce ne sont ni les mêmes finalités ni le même corpus de films. Le catalogue de la Cinémathèque de Bretagne a une valeur patrimoniale et d’archivage dans la droite ligne de la mission de conservation de la structure. Nous avions envisagé de travailler à partir de leur fonds mais avons dû créer des outils distincts car la base de données à partir de laquelle leur interface fonctionne est commune à toutes les cinémathèques de France, nous n’aurions pas pu l’adapter à nos besoins.
Quant à Bretagne et Diversité, c’est une plateforme éditorialisée sur la notion de diversité culturelle. Nous avons beaucoup de films communs avec ces autres outils et sommes complémentaires.

– Comment avez-vous procédé pour répertorier tous ces films ?

C’est le fruit d’un travail de longue haleine démarré en juillet 2014. Nous avons croisé de nombreux fichiers, notamment celui établi par Accueil des tournages en Bretagne recensant toutes les fictions tournées dans la région. Une bible ! Des films de Jean Esptein au dernier opus de Marion Vernoux, Et ta soeur tourné en 2015. Ce fichier précise les lieux et dates de tournage, des informations précieuses pour notre outil. Les trente-neuf années du Grand Cru Bretagne du festival de Douarnenez était aussi une référence intéressante. Nous avons complété avec les filmographies des sociétés de productions bretonnes et d’autres sources comme le livre de Tangui Perron Le Cinéma en Bretagne. Dans un second temps, nous avons identifié les ayants droit pour ne proposer que les films dont les diffuseurs seront en mesure de négocier des droits de diffusion.

 

Unifrance, films-documentaires.fr ont été des sources précieuses pour finaliser les fiches de présentation des œuvres. Plus près de nous, le travail mis en place par Livre et Lecture en Bretagne dans le cadre de la politique d’acquisition audiovisuelle des médiathèques (1) nous permet de proposer l’avis des médiathécaires et de guider ceux qui n’ont pas eu l’occasion de participer à ces visionnages. Ou alors c’est un extrait de critique de presse qui éclaire certains des films proposés.

 

– Quels critères avez-vous retenu pour la présentation des films ?

Les critères essentiels pour valoriser la diffusion des films ont été définis en même temps qu’a été envisagée la mission Zoom Bretagne. La mise en œuvre concrète a fait émerger d’autres questions et nous avons tâché d’y répondre en équipe, en adoptant le point de vue des utilisateurs. Par exemple nous avons fait le choix de ne pas prendre en compte les téléfilms, les cinémas et médiathèques ne les diffusant pas. Dans la même optique nous avons opté pour une classification différentes des conventions du CNC. Dans notre catalogue les documentaires de 52 minutes sont considérés comme des longs métrages car un diffuseur qui souhaite organiser une projection débat doit se voir proposer ces films-là. C’est à l’avantage des films !

 

– Le catalogue est en ligne depuis novembre, quelle en est la portée ?

Ça change énormément ! D’évidence, tout ce travail de recherche m’a permis de connaître encore mieux la « filmographie bretonne », même si je n’ai bien sûr pas tout vu ! Et son impact me semble d’autant plus évident qu’aujourd’hui Zoom Bretagne est bien identifié par nos interlocuteurs. Les diffuseurs ont pris l’habitude de nous consulter et ce nouvel outil les invite à mettre en place davantage de projections autour d’un cinéaste, d’un comédien, d’une thématique particulière ou en lien avec leur territoire…
La valeur ajoutée du catalogue est la possibilité qu’ont les diffuseurs de découvrir les films en ligne. Une centaine des œuvres répertoriées est déjà accessible avec un accès sécurisé par un identifiant et un mot de passe.

 

Tous les films sont vus sur le compte viméo de Zoom Bretagne. Nous avions opté pour cette modalités à la mise en place du RADI Bretagne : un seul endroit où aller voir tous les films plutôt que 30 liens différents nous paraissait une solution plus adaptée. Et ça se vérifie, le confort d’utilisation profite toujours à l’objectif recherché, ici dynamiser la diffusion des films dans les différents lieux de diffusion.
Les retours sont déjà positifs, même si nous n’avons que deux mois de recul. L’existence du catalogue a été annoncée aux diffuseurs par une Newsletter, et nous prévoyons des  présentations physiques notamment avec le réseau de Livre et Lecture en Bretagne ou celui de Cinéma35. C’est important de profiter des regroupements des diffuseurs pour qu’ils découvrent le catalogue, ses fonctionnalités. Nous savons aussi que ce sont leurs besoins qui le feront vivre, car nous le compléterons au fur et à mesure de leurs demandes. Ainsi le nombre de films en ligne ira sans cesse croissant.

Propos recueillis par Elodie Sonnefraud

(1) La commission Diva propose des commandes groupées aux médiathèques dans un fonds d’oeuvres produites en Bretagne.

 

Le Catalogue Films Bretagne est participatif : les ayants droit sont invités à signaler un film manquant, un problème lié à une photo, une erreur, etc., ou à apporter des informations et documents complémentaires.
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