À FEB, du nouveau : Charlotte s’en va, Isabelle s’en vient


Le départ de Charlotte Avignon, coordinatrice à Films en Bretagne, a été officiellement annoncé lors de la cérémonie d’ouverture des Rencontres de FEB en octobre dernier. Depuis le 3 novembre 2015, c’est Isabelle Guivarc’h qui lui succède à un poste redéfini à cette occasion. Un passage de témoin en douceur qui accompagne de nouvelles orientations pour la fédération. 

 

Les Années Charlotte

 

Fondée en 1999, Films en Bretagne s’est depuis structurée en développant de multiples pôles d’activité au fil des années. Unique en son genre, FEB fait aujourd’hui figure de modèle pour d’autres régions. Charlotte Avignon a contribué à consolider ce grand et beau vaisseau au service des professionnels du cinéma et de l’audiovisuel. Quand elle quitte son poste de coordinatrice au Festival du Film Marin de Saint-Cast-Le-Guildo, c’est en free lance et selon le mode du télétravail qu’elle commence sa collaboration avec l’équipe en place à FEB, alors dirigée par Serge Steyer. Entre 2009 et 2011, elle participe à l’essor de Doc’Ouest dont elle assure  la coordination, en même temps qu’elle assiste Serge Steyer et Philippe Baron sur les premiers dossiers thématiques – papier ! – de Films en Bretagne (1).

Alors que Céline Durand rejoint l’équipe de FEB au poste de directrice  en 2011, Charlotte a déjà intégré la structure en tant que salariée pour des missions qui ne cesseront de s’étendre : il lui revient d’avoir mis en place le pôle formation à destination des professionnels, « déterminant pour la filière et très structurant pour FEB », dit-elle, et dont elle s’est chargée jusqu’à la décision de recruter quelqu’un à ce poste à partir de 2013. C’est également Charlotte qui se charge, avec Céline Durand, de mettre en place et de développer les groupes de travail transversaux qui sont aujourd’hui de précieux révélateurs des besoins de la filière (musique et cinéma, animation, fiction). C’est elle encore qui s’occupe de favoriser des projets de transmissions des savoirs et qui participe avec l’équipe en place à optimiser la relation de FEB avec ses adhérents, notamment en ouvrant ses portes aux adhérents simples, c’est-à-dire aux futurs professionnels et forces vives de la filière.

Après les années Doc’Ouest, Les Rencontres marquent une nouvelle étape dans l’histoire de la fédération, et c’est le moment que Charlotte a choisi – en concertation avec l’équipe de FEB et son CA – pour voguer vers d’autres horizons, dont on ne saura rien encore, mais qui lui sont plus personnels : « J’avais le sentiment d’être arrivée au bout de quelque chose et que le temps était venu de laisser la place. C’est une nouvelle phase, à la fois pour moi et pour FEB. J’ai bénéficié de conditions de travail très confortables en télétravaillant mais j’ai la conviction que ce positionnement à l’extérieur n’est plus aussi efficace et que c’est le bon moment pour recentrer une équipe qui s’est beaucoup étoffée, et que c’est plus juste », confie Charlotte, toujours très préoccupée du bien commun, pour expliquer les raisons de son départ. « Ma dernière grande satisfaction, c’est la transition réussie entre Doc’Ouest et Les Rencontres ; un vrai succès, et qui n’était pas évident. Avec ce changement de ville et d’espace, une ligne éditoriale plus ambitieuse, on pouvait se demander si les gens suivraient. »

Avant de partir, Charlotte a participé à la redéfinition de sa fonction de coordinatrice en concertation avec l’équipe et le CA : un champ d’intervention devenu trop vaste et qui présentait des lacunes en termes de communication. Céline Durand en témoigne : « Nous avons préparé ensemble le départ de Charlotte, et nous nous sommes efforcés de penser ce nouvel organigramme en fonction des prérogatives actuelles et à venir de Films en Bretagne. Nous devons aujourd’hui être très réactifs et avoir des outils de communication efficaces, tant au sein du collectif que dans la circulation de l’information vers l’extérieur. L’emploi qu’occupait Charlotte était un poste clé que nous avons décidé de restructurer afin d’en optimiser tous les tenants. Nous avons créé un poste de communication à part entière, qui comprend désormais les relations avec la presse. Pour ce qui est des autres missions dont Charlotte s’occupait et pour répondre à une demande du CA, nous pourrons désormais confier des missions ponctuelles et rémunérées à des professionnels de la filière, comme nous l’avons fait cette année en confiant le programmation des Rencontres à Élodie Sonnefraud. »

Pour l’heure, Charlotte, qui travaille déjà pour TV Rennes sur le suivi des films en coproduction dans le cadre du COM 2 – de la lecture des dossiers de production au visionnage des films terminés – a rejoint le comité de rédaction qu’elle contribuait à animer durant toutes ces années à FEB. Chacun pourra donc la lire désormais sur la page actualités du site.

Le début d’une ère nouvelle avec Isabelle

 

170 candidatures et 7 finalistes reçus en entretien plus tard, Isabelle Guivarc’h est choisie à l’unanimité par la commission mise en place à l’occasion de ce recrutement (composée de membres de l’équipe salariée et d’administrateurs). Selon Charlotte, « il semble qu’Isabelle se soit déjà très bien intégrée à une équipe dont la cohésion est une grande force », tandis que Céline Durand trouve qu’ « Isabelle a une faculté d’adaptation épatante et fait preuve d’une grande efficacité dans le travail ». Cette perle-là n’a pas tout à voir avec le vaste monde de l’audiovisuel et du cinéma : ses affinités sont plutôt musicales et son parcours professionnel l’a conduite des Arts du cirque (TRIO…S, à Inzinzac et Hennebont) à la danse en passant par le théâtre (le Grand, celui de Lorient, ou de plus petits comme le Bouffou, à Hennebont). Qu’importe ! car sa spécialité, c’est la communication culturelle, qu’elle possède nombre d’expériences dans l’associatif et le culturel et que l’une de ses grandes qualités, c’est le goût de la découverte : « La communication, c’est vraiment ce qui m’anime, j’adore ça, en particulier la partie création de ce métier et la réflexion qu’il faut mener sur les stratégies à mettre en place, tous ces détails qui font que l’information va bien passer. Ce qui m’a motivée à présenter ma candidature pour ce poste, c’est aussi la perspective de découvrir tous ces métiers différents, tout ce processus qui va de l’idée jusqu’au-delà de la diffusion, de travailler en lien avec tous ces professionnels de l’audiovisuel et du cinéma. Être au cœur de ce qui se passe sur le terrain à l’échelle de la région, c’est galvanisant. » 

Un mois et demi après l’intégration d’Isabelle à l’équipe, l’heure n’est pas aux bilans mais à l’analyse des outils en place et à la définition d’objectifs. Isabelle constate que « les outils existants sont performants et très complets » et qu’il s’agit seulement de les améliorer  : le site internet, l’annuaire des professionnels mis en suspens et qu’il convient de finaliser, la communauté dont il faut faciliter l’accès (2). Parmi ses premières missions, il y a le développement et l’harmonisation des interventions sur les réseaux sociaux en évoluant vers plus d’interactivité, et l’établissement d’une véritable stratégie de publication, avec un suivi régulier. Isabelle parle aussi « d’être encore plus à l’écoute des professionnels pour mieux connaître les besoins et coller à la réalité ».

Optimiser les outils et les rendez-vous qui existent, c’est donc une première phase. En cette matière, Les Rencontres font figure d’objectif de développement prioritaire : « Il faudra que nous continuions le travail en prenant en considération les retours que nous avons eus sur cette première édition ». Mettre en place de nouveaux outils en est une autre, et la réflexion avance :  avec, par exemple, l’objectif de tisser un lien plus étroit et régulier avec les journalistes. Si le grand public n’est pas le premier destinataire des communications de FEB, c’est un volet qui pourrait également se développer dès l’an prochain, sous la forme d’actions ponctuelles – les teasers que l’on a pu visionner en ligne ou dans les salles témoignent déjà de cette volonté d’ouverture. Enfin, 2016 sera l’année d’un nouveau projet éditorial d’envergure dont le thème est « la réalité de la production documentaire en région », conçu comme un outil en ligne, en lien avec le site internet, et qui pourrait prendre la forme d’une cartographie évolutive. Si une collaboration avec les étudiants du Hyblab du Westmedialab (3) se confirmait (sous peu), Isabelle partirait en formation dès le début de l’année pour s’initier au data journalisme.

Bilan et perspectives s’accordent donc pour teinter d’optimisme cette toute fin d’année, et reconnaissons que c’est bienvenu !

Gaell B. Lerays

 (1) « La Photographie de l’activité audiovisuelle et cinématographique en Bretagne » et « Le Centralisme audiovisuel en France »

 (2) Isabelle travaille d’ores et déjà à la création d’un guide d’utilisation de cet outil à destination des usagers. Ce guide devrait être présenté aux adhérents lors de la prochaine AG de FEB qui se tiendra à Rennes le 28 janvier prochain.

(3) Pôle de compétitivité universitaire basé à Nantes. Le Hyblab est un projet annuel : les étudiants du Westmedialab travaillent sur des données fournies par des professionnels (qui peuvent être de différents secteurs d’activité) qu’ils participent à mettre en images. Un atelier dédié à ce projet est prévu l’après-midi du 28 janvier 2016 dans le cadre de l’AG de FEB.

 

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